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Interview de Monsieur Zaugg

Interviews -
28 April 2008


Interview de Monsieur Zaugg
 
Aujourd'hui je vous propose un témoignage de l'un des personnages centraux de la Vaudoise Assurance, Monsieur Yves Zaugg, vice-directeur et chef de la division du Personnel. En tant que connaisseur du monde des RH, il va nous livrer quelques informations pratiques.
Le premier thème que je souhaitais aborder concernait la possibilité que la Vaudoise donnait d'embaucher des jeunes

La réponse s'est de suite scindée en deux groupes distincts : le premier regarde les candidats qui ont achevé des études supérieures, le deuxième ceux qui décident de commencer un apprentissage.
Monsieur Zaugg tient un discours plutôt rassurant concernant aussi bien les étudiants que les apprentis. "Pour les postulants n'ayant pas de pratique, mais possédant un titre universitaire, l'expérience n'est pas un critère de sélection définitif. Pour certaines fonctions elle est primordiale, pour d'autres, la compétence prime." Le grand avantage des universitaires c'est "qu'ils apprennent plus vite et possèdent, généralement, une plus grande connaissance générale".

Pour les apprentis la situation se profile ainsi : "La Vaudoise embauche chaque année, dans les différents secteurs et les différentes régions de Suisse. Elle occupe 100 apprentis". Cette nouvelle est positive ! En effet, cela signifie que la position d'apprenti est, dans ce cadre, avantageuse ! Au sortir de l'apprentissage, plus ou moins 50% restent dans l'entreprise et peuvent bénéficier, comme la Vaudoise en est un exemple, de facilités pour faire des stages ou des échanges avec les autres régions linguistiques. De plus, ils seront les premiers informés en cas de postes vacants ;  le reste prend diverses directions. Certains voyagent, d'autres quittent la branche et enfin  certains décident de poursuivre leurs études. Dans ce dernier cas, ceux qui auront opté pour la maturité professionnelle s'inséreront plus facilement dans le monde estudiantin.

Un regret qu'émet Monsieur Zaugg, est celui du peu de mobilité dont font preuve ceux qui travaillent : "Certains jeunes ne veulent pas aller travailler à plus de 20km de chez eux !" cette remarque est également un clin d'oeil pour les personnes en quête d'activité. Pour lui, si l'on est au chômage et que l'on est d'accord, depuis chez soi, d'aller travailler dans un rayon de 40km, il est presque impossible de ne pas trouver un travail.

La deuxième question regardait l'utilité, selon lui, des formations continues

Son regard s'illumine ! Pour lui l'employeur devrait non seulement former une personne à son arrivée, mais également l'aider à grimper les échelons de part des formations. Il peut s'agir, comme à la Vaudoise, de formations internes (développement technique ou de la personnalité) ou externes (langues, informatiques...). Il s'agit bien évidemment de formations que l'entreprise doit subventionner afin de pouvoir jouir pleinement des retombées de cette action. Pour autant que les formations soient ciblées, les collaborateurs pourraient demander de suivre une telle formation. Selon le vice-directeur, ce suivi permettrait, au sein des entreprises de "reconvertir les personnes au lieu de les licenciées". Ces formations sont dispensées partiellement en dehors des heures de travail et demandent un certain effort. Elles sont néanmoins importantes pour l'enrichissement de la personnalité, sur le point intellectuel, personnel ou même social. 

La troisième partie de mon interview regardait les possibilités d'(ré-) insertion des jeunes entrants et celles ayant plus ou moins 50 ans.

Les jeunes doivent posséder, selon Monsieur Zaugg, certaines connaissances indispensables. Les premiers critères sont ceux linguistiques et informatiques. Aujourd'hui,  un employeur trouve normal, voir banal, de posséder des compétences, même basiques, liées au monde des ordinateurs et des langues. Ces dernières sont d'autant plus importantes que nous vivons, heureusement ou non, en Suisse et que notre pays est composé de plusieurs entités linguistiques. Un autre point fort, déjà mentionné, regarde la mobilité ; il s'agit presque d'un "Must" lorsque l'on rentre sur le marché de l'emploi, de prendre en compte la possibilité de devoir se déplacer pour se rendre à son lieu de travail. Enfin, lorsque l'on recherche un travail, il ne faut pas essayer de postuler seulement dans des endroits où l'on possède toutes les qualités requises ; on sait bien que "le mouton à cinq pattes n'existe pas", c'est un idéal que l'annonceur ou le recruteur aimerait atteindre c'est tout !

En ce qui concerne les personnes d'une cinquantaine d'années, les conseils sont un peu différents. La "grande" mobilité n'est plus un critère déterminant. En effet, l'employeur sait très bien que cette personne, dans la plupart des cas, a une famille et donc la donne change. Cependant un autre paramètre entre en ligne de compte : l'expérience accumulée. Cette dernière est très importante si l'on sait l'exploiter correctement. Pour ce faire, il est recommandé de postuler là où l'on "maîtrise" le sujet. Un aspect un peu plus délicat dans certains cas, est celui de connaître, encore et toujours, l'informatique et les langues, les mêmes raisons s'appliquant que l'on soit jeunes ou vieux.

 

En résumé, Monsieur Zaugg dit ceci : "Pour qu'une personne, jeune ou expérimentée, réussisse son (ré-)insertion, elle doit posséder l'informatique, les langues, la flexibilité, une ouverture d'esprit et être d'accord de se déplacer ".

Le dernier point que je voulais soulever était de savoir comment est-ce que le Chef du service du personnel, observait un CV.

On sait que cette question est subjective car il existe autant de façons de faire un Curriculum Vitae, qu'il existe de personnes ! Cependant il est intéressant de s'arrêter un instant sur le point de vue du  professionnel face à ce problème épineux. Voilà un résumé des propos tenus par Monsieur Zaugg, vice-directeur de la Vaudoise et chef de la division du personnel.

La formation : n'insérer que les dernières études effectuées (depuis le gymnase - ou collège dans certains cantons - ou le collège - ou cycle - pour ceux qui font un apprentissage.)

Les langues : valoriser ses connaissances en montrant précisément ce que l'on sait, à quel niveau et si des cours de langue ont été suivis (surtout dans des pays étrangers !).

Les expériences professionnelles doivent ressortir, même si leurs nombres sont limités : à ce titre, écrire  ce qui a été fait, sans pour autant décrire le "ce que je sais faire". Essayer, dans la mesure du possible, de ne pas avoir d'années "vides" dans un CV

Les connaissances informatiques, nous l'avons répété à plusieurs reprises, sont extrêmement importantes à mentionner. Même faibles, ces informations sont importantes pour que votre Curriculum Vitae soit pris en compte.

Les intérêts et les hobbys ne jouent pas, dans ce contexte et au dire de Monsieur Zaugg, un rôle primordial.

Joindre tous les certificats n'est pas une nécessité, car cela ne fait que du volume en plus ! Il faut choisir les plus probants et n'envoyer, au final, qu'un document de 4-5 pages.

 

Voilà les points principaux qui ont été développés au cours de mon interview ! Ces derniers vous aideront peut-être, même partiellement, à vous repositionner dans la course au travail ou à posséder quelques informations complémentaires !

 

Raphael Sola

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