La Suisse est-elle bénie des dieux? Avec un taux de chômage qui s'élève à 3,1% pour le mois d'octobre 2013, la Suisse reste un eldorado en Europe. Une situation de plein emploi qui contraste avec la situation parfois catastrophique à laquelle certains pays doivent faire face depuis la crise financière de 2008.
Les cantons romands toujours à la traîne
Avec 133'443 personnes inscrites au chômage, la Suisse maintient un chiffre stable depuis plusieurs mois. Pourtant, lorsqu'on s'intéresse de près au baromètre du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), on s'aperçoit que le tableau n'est pas aussi rose qu'il en a l'air.
Par rapport à l'année précédente, le chômage a augmenté de 7'907 personnes en octobre 2013 (+6,3%). On compte 4'795 personnes inscrites au chômage en plus qu'au même mois de l'année précédente (+5,6%). Le nombre de places vacantes annoncées aux ORP a quant à lui diminué de 1'253 en octobre 2013, passant à 12'982.
Les cantons romands et le Tessin reste à la traîne en comparaison cantonale avec des taux nettement supérieurs à la moyenne nationale. Le taux de chômage s'inscrit à 5,5% à Genève, à 5,2% à Neuchâtel, à 4,9% dans le canton de Vaud et à 4,5% au Tessin.
Des chiffres qui n'atteignent pas les taux des années 1990
Une bonne nouvelle cependant: la diminution du chômage chez les jeunes est notable. Les 19-24 ans enregistrent une baisse de 4,6% par rapport au mois précédent et de 1,2% par rapport à 2012. Le taux de chômage pour les résidents étrangers reste en revanche élevé. Il s'inscrit à 5,8% contre 2,2% pour les citoyens suisses.
La contraction du marché de l'emploi se répercute également sur les conditions de travail. En août 2013, la réduction de l'horaire de travail (chômage partiel) a touché 3'407 personnes, une hausse de 24,3% par rapport au mois précédent. Le nombre des heures de travail perdues a quant à lui augmenté pour s'établir à la fin du mois d'août 2013 à 37'416 unités (+25,2%).
L'augmentation du chômage en Suisse reste modérée en comparaison notamment avec les taux des années 1990. A cette époque, le taux national s'élevait à plus de 4% avec un pic à 5,2% en 1997. Le taux avait ensuite fondu pour s'inscrire à seulement 1,7% en 2001.
DM
