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"L'innovation ne tombe pas du ciel"

Job market -
6 July 2012


"L'innovation ne tombe pas du ciel"





Compte-rendu du First Rezonance du 19 juin 2012
Crée ou crève - Inutile d'être savant pour être innovant
Comment éclot une innovation de rupture ?

Elmar Mock - Creaholic
Co-concepteur de la montre Swatch, Elmar Mock a cessé de se cantonner au mécanisme horloger pour se pencher sur le mécanisme de l'innovation au sens large en fondant Creaholic. Née en 1986, cette société s'est penchée sur 650 projets et a produit plus de 150 familles de brevets.
Une solide base de données sur laquelle a pu s'appuyer l'intervenant pour écrire le livre "La fabrique de l'innovation, l'innovation entre concept et connaissance" en collaboration avec Gilles Garel. Un titre volontairement provocateur qui indique que "l'innovation ne tombe pas du ciel."
Selon Elmar Mock, l' "innovation de rupture" est un savant alliage de créativité et de pragmatisme à distinguer de la "rénovation" pratiquée par la grande majorité des PME.
Alors que la deuxième citée est "basée sur l'exploitation des connaissances dans le but de rechercher l'excellence dans son domaine", l' "innovation de rupture" part d'un "rêve" d'une "intuition" pour "devancer la demande", elle intervient là où cela paraît impossible.
Mais toute idée ne se concrétise pas, loin s'en faut. Sa matérialisation et sa viabilité sur le marché dépendent de la qualité de l'exploration - une "danse du diable des concepts et des connaissances" - réalisée en aval. Elmar Mock a souligné l'importance des "gênes extérieurs" dans la création d'un produit, une recommandation exemplifiée par la contribution de Franz Sprecher à l'aventure Swatch. Suite à son observation, la "montre de combat" visant à affronter la concurrence asiatique est devenue un accessoire de luxe.
 
Smixin, la révolution du lavage de mains

Denis Crottet - Smixin
Spin-off de Creaholic, Smixin se subordonne à la devise suivante : "Utiliser de manière intelligente ce qui est important."  En l'occurrence, l'hygiène par le biais du lavage de mains. Même s'il existe presque autant de façons de se laver les mains que de pratiquants, le processus entraîne automatiquement une grande déperdition d'eau - plus d'un litre même en arrêtant le robinet lors de l'application du savon -. L'utilisation d'un aérateur ou d'un limitateur de débit - un procédé de rénovation si l'on se fie aux propos d'Elmar Mock -,  permet de réduire le gaspillage de 20-30% mais Smixin a voulu aller plus loin. En proposant un système tout en un diffusant de l'eau savonneuse, cette société estime être en mesure de diminuer la consommation de liquide de 90%. A l'image de la téléphonie, son offre se décline en appareils fixes pouvant remplacer les lavabos ou mobiles, à la manière des fontaines à eau. Smixin a pour l'heure finalisé deux partenariats pour le fixe et espère séduire rapidement d'autres clients afin de transformer sa bonne idée en innovation.
 
Table ronde
 
Elmar Mock, Denis Crottet, Xavier Comtesse - Avenir Suisse, Eric Collombin - Voltitude, Michael Dupertuis - Geroco / Ecowizz
Modérée par Geneviève Morand, fondatrice de Rezonance et présidente de la fondation de la Muse, cette table ronde a donné l'occasion à Eric Colombin et Michaël Dupertuis de présenter leur innovation, à savoir un vélo électrique pliable en une seconde et une prise intelligente permettant de réaliser des économies d'énergie. Egalement présent, Elmar Mock a fait rire l'assistance en ayant recours à plusieurs métaphores d'ordre sexuel pour expliquer le passage du processus créatif à la logique de commercialisation du produit sur le marché. Il a également mis l'accent sur la nécessité de raconter une belle histoire (storytelling) afin d'augmenter les chances de succès de son innovation. Et est revenu sur une problématique intéressante : Le fait que les créateurs de start-up acceptent difficilement d'impliquer des tiers dans l'élaboration et la gestion de leur produit, une stratégie pourtant payante si l'on se fie à l'exemple de Swatch cité plus haut.

LP


 

 

 

 

 

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