Les médecins généralistes sous tension

42% des représentants de la profession sont affectés par un burn out de degré modéré. Ces chiffres récoltés sur la base d'études réalisées en 2002, 2004 et 2007 par des chercheurs des Hôpitaux universitaires de Genève et de Lausanne et relayés par "Swiss Medical Weekly" sont quelque peu préoccupants.
Preuve que la situation est problématique, la Fédération des médecins (FMH) a prévu de mettre à disposition des praticiens suisses le projet Remed fin octobre. Ce réseau de soutien propose une offre correspondant aux trois axes suivants :
"¢ Mentorat - Sensibilisation
"¢ Coaching - Accompagnement
"¢ Evaluation - Intervention
Les professionnels nécessitant un appui ont la possibilité, soit d'appeler la hotline, soit de de rédiger un courriel, soit de remplir le formulaire de contact en ligne (pour en savoir plus)
Une situation de plus en plus difficile
François Héritier, président de la Société Suisse de Médecine Générale (SSMG) et vice-président de l'association Médecins de famille Suisse, reconnaît que les conditions de travail des praticiens généralistes ne sont pas idéales. "Notre situation de médecin de famille ne s'est pas améliorée depuis 2003 -ndlr : date de publication d'une étude faisant état de 20% de burn-out modérés dans la profession-, avec moins de perspective de relève, plus de gardes, moins de rémunération (pour le labo par exemple), plus de pression et de contrôles économiques des assureurs, des patients plus exigeants selon les régions (surtout en ville) et une image de notre spécialité qui perd de son prestige comparée à des spécialités comme la cardiologie ou la médecine de pointe", admet-il.
Pour affronter ces problèmes au quotidien,  "des reins solides" sont donc nécessaires aux médecins généralistes, qui n'arrivent pas tous à supporter les difficultés rencontrées. Malgré tout,  "on peut lire ces chiffres dans l'autre sens et se dire que si 58% des collègues sont encore épanouis dans leur travail, c'est que nous sommes plutôt solides !", prétend François Héritier.
Les médecins généralistes réagissent
Plutôt que de se lamenter sur leur sort, les professionnels de la médecine générale se mobilisent pour défendre leurs intérêts à travers divers projets et actions dans plusieurs domaines. Le président de la Société Suisse de Médecine Générale (SSMG) les résume comme suit :
Les mesures prises sont :
1. politiques avec nos manifestations et le lancement de notre initiative populaire "Oui à la médecine de famille" -ndlr : déposée le 1er avril et ayant abouti le 27 du même mois- pour attirer l'attention sur nos problèmes, obtenir une valorisation de notre profession et surtout stopper l'hémorragie et attirer à nouveau des jeunes collègues vers notre si belle spécialité.
2. associatives en regroupant nos forces au sein d'une association unique "Médecins de famille Suisse"  -ndlr : fondée le 17 septembre 2009-.
3. soutien offert aux collègues en difficultés avec le réseau Remed (lire plus haut)
LP