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Le dopage au travail, un phénomène qui prend de l’ampleur

Career management -
23 September 2015


Le dopage au travail, un phénomène qui prend de l’ampleur

Le monde professionnel pousse toujours plus les employés à la performance. Les problèmes de stress et de burnout qui en découlent sont bien connus, mais un autre phénomène, certes encore marginal, commence à prendre de l’ampleur: le dopage au travail.

Si les cyclistes carburent à l’EPO pour améliorer leurs performances, certains travailleurs se tournent eux aussi vers différentes substances afin d’être plus efficaces. Amélioration de la concentration, lutte contre la fatigue, stimulation de la mémoire, tels sont les effets recherchés.

En Allemagne, 3 millions de travailleurs ont recours à des pilules pour doper leurs capacités intellectuelles. Le taux est en augmentation puisque entre 2008 et 2014, il est passé de 4.7% à 6.7% des salariés. La Suisse est également touchée pour ce phénomène, comme le démontre une enquête de la Suva parue en 2014. Sur 10 171 personnes actives de 15 à 74 ans, 36.1 % ont indiqué être souvent stressées dans leur job. Afin de se montrer à la hauteur de ce qu’on attend d’eux, 4% des salariés sondés ont reconnu avoir utilisé des substances sans motif thérapeutique. Les étudiants sont encore plus touchés puisqu’ils sont près de 14 % à avoir testé des produits pour stimuler leurs fonctions intellectuelles.

La Ritaline arrive en tête des médicaments privilégiés, suivi par nombre d’anxiolytiques et d’antidépresseurs. Dans beaucoup de pays, l’alcool reste la première substance psychoactive utilisée sur le lieu de travail, même si sa consommation a diminué ces dernières années. Les drogues dures, en particulier la cocaïne, sont, elles, en nette augmentation.

L’expression «dopés du quotidien» est utilisée pour désigner ces travailleurs qui carburent à différents stimulants. Ici, la consommation est liée uniquement à une contrainte professionnelle. Si l’employé est plus performant lorsqu’il débute sa prise de substances, des effets secondaires et des troubles divers (perte de concentration, troubles cardiaques, etc.) vont ensuite apparaître, et la consommation peut se transformer en véritable addiction, même en dehors des heures de travail. Les cadres et les professionnels de la finance ont plus souvent recours au dopage. Cependant en France, des métiers moins en vue, comme ceux de postiers ou de commerciaux, sont maintenant également touchés.


Christelle Genier

 
 
 
 
 
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