Même si la Suisse est relativement épargnée par le chômage en comparaison avec ses voisins européens, de nombreuses personnes ont de la peine à retrouver un emploi. Dans le même temps, de plus en plus d'entreprises se trouvent face à un problème récurrent: la difficulté à repourvoir certains postes.
Ces deux faits peuvent paraître contradictoires. Mais si des emplois ne trouvent pas preneurs, ce n'est généralement pas parce que les chômeurs les refusent. Un grand nombre d'emploi non pourvus sont des postes pour lesquels des formations et des compétences bien spécifiques sont demandées. Et les éventuels candidats se font de plus en plus rares. C'est ce que révèle une récente enquête menée par Manpower dans 42 pays du monde.
En Suisse, 33% des 752 entreprises interrogées indiquent avoir de la peine à recruter. Comme depuis de nombreuses années, elles déplorent le manque de personnel formé dans les domaines techniques. Les ouvriers qualifiés se trouvent en tête des professionnels les plus recherchés, pour la cinquième année consécutive! En 2e position, on trouve les cadres et les dirigeants d'entreprise, et sur la troisième marche du podium figurent les techniciens. Au niveau mondial, on note un fort manque d'ingénieurs.
Certains domaines font face à une pénurie de personnel car ils n'attirent pas forcément les travailleurs. C'est le cas de l'hôtellerie, de la restauration ou du bâtiment dont les conditions de travail sont souvent jugées dures et contraignantes. En outre, certains employeurs peuvent parfois poser des exigences élevées, voire peu réalistes, dans leurs recherches de candidats, ce qui expliquerait la difficulté à recruter, comme l'indique le site alternative-emploi.
Cette pénurie de talents crée de nombreux problèmes pour les entreprises, qui avouent avoir de la peine à répondre aux demandes de leurs clients, et sont aussi moins productives et moins compétitives. La solution n'est pas simple pour les employeurs qui, bien souvent, ne savent pas comment pallier ce manque de main-d'oeuvre. Mais la Suisse n'est pas la plus à plaindre dans ce domaine. En effet, au Japon, 81% des recruteurs disent avoir de la peine à repourvoir les postes vacants!
Christelle Genier
