On entend de plus en plus souvent le terme C2C. Dans le contexte qui nous intéresse, il ne désigne pas un groupe de musique électronique, mais un nouveau système d'économie. C2C est l'abrégé de " consumer to consumer ", soit dans la langue de Molière, " consommateurs à consommateurs ". Il désigne un modèle économique qui se fait uniquement entre particuliers, sans passer par les entreprises classiques.
Traditionnellement, le système économique se fait de deux manières. En B2C, le modèle le plus répandu, où les entreprises vendent des biens à des consommateurs. Mais aussi en B2B, c'est-à-dire où des entreprises vendent des objets et ou des services à d'autres entreprises.
Apparu, il y a tout juste 10 ans, le C2C ou économie collaborative fait de plus en plus d'adeptes. Que ce soit pour se déplacer, pour acheter des vêtements ou pour trouver un toit pour la nuit, nombreux sont ceux qui comptent sur le principe de l'entraide.
Le co-voiturage est l'un des secteurs dans lequel ce modèle a le plus de succès. Mais l'économie collaborative s'étend à de nouveaux domaines chaque jour. Ainsi, de nombreux sites web proposent la location d'objets entre particuliers. Où y trouve de tout, du grille-pain, à la robe de mariée en passant par les consoles de jeu. Le troc, la vente on-line entre particuliers, le don d'objets ou l'échange de services rentrent aussi dans le cadre du C2C.
On peut alors se demander si cette nouvelle façon de consommer peut ébranler le modèle de l'entreprise telle qu'on la connaît. Cette option est hautement improbable pour Stéphane Garelli, professeur à l'école IMD, comme il le précise dans une interview donnée à la RTS. Selon lui, l'économie collaborative va plutôt s'ajouter aux modèles économiques actuels, et représenter une option minoritaire, bien que vivace.
Cependant, l'entreprise traditionnelle a encore son rôle à jouer dans le monde de l'économie collaborative, et peut ainsi créer des emplois. En effet, de nombreuses plateformes Internet sont apparues pour mettre en rapport les consommateurs entre eux. On pense aux sites de vente online qui permettent aux consommateurs-vendeurs de trouver des acheteurs.
Ce mode de consommation peut même se transformer en véritable emploi pour certaines personnes. En effet, il n'est pas rare que des utilisateurs de ces plateformes aient suffisamment de succès pour lancer leur propre entreprise, notamment pour vendre des objets qu'ils ont eux-mêmes créé. Il s'agit souvent de micro-entreprises, qui ne dégagent que de petits revenus, mais qui permettent à leur créateur d'avoir un travail d'appoint.
Christelle Genier
