Aujourd'hui, ce vendredi 7 mars, c'est la Journée des salaires égaux en Suisse, l'"Equal Pay Day". L'objectif de cette journée nationale est de sensibiliser la population à l'écart de salaire existant entre hommes et femmes. "En Suisse, les femmes gagnent 18,4% de moins que les hommes. Elles doivent donc travailler jusqu'au 7 mars pour toucher le salaire qu'un homme a atteint le 31 décembre", souligne le site officiel de cette journée organisée par les Business and Professional Women (BPW) Switzerland, www.equalpayday.ch.
Ailleurs dans le monde, la différence salariale entre les deux sexes grimpe à 22,9% selon l'Organisation Internationale du Travail (OIT). Autrement dit, les femmes gagnent 77% de ce que touche le sexe opposé. Les raisons sont à chercher notamment du côté de la répartition des femmes dans le monde: sur les 865 millions qui pourraient apporter leur contribution à leur économie nationale, 812 millions vivent dans des pays en développement, a indiqué le "Financial Times" (www.ft.com). Selon les chiffres de l'OIT, près de la moitié des femmes du monde entier travailleraient ainsi dans l'économie informelle (ndlr: activités et services au noir).
Selon le site britannique, les femmes sont prêtes à apporter une contribution significative à la croissance économique mais cela n'arrivera que si elles sont éduquées correctement et si elles ont des moyens pratiques à disposition. Dans de nombreux pays, les tâches domestiques prennent encore le dessus sur l'activité professionnelle lors de l'arrivée d'un enfant et une pression sociale et familiale est mise sur les jeunes mamans.
On en vient alors aux aides que peut apporter l'Etat. Ce dernier doit notamment assumer les frais liés au congé maternité afin que les entreprises ne voient pas une maternité à venir comme un inconvénient, selon Martin Oelz, l'un des auteurs du "Guide au salaire égal de l'Organisation Internationale du Travail", interrogé par le Financial Times. L'expert cite la Suisse comme un exemple à suivre en matière d'égalité salariale.
Pour Adeola Azeez, de la direction de la Deutsche Bank basée au Nigeria, une part de responsabilité incombe aux femmes elles-mêmes dans cette lutte. "Elles doivent être conscientes de ce qu'elles peuvent apporter, être au courant de ce qui les entoure, de la réalité du marché", indique la fondatrice de l'organisation à but non lucratif Woman in Management.
L'égalité salariale sera aussi dans tous les esprits demain, samedi 8 mars, à l'occasion de la Journée internationale de la Femme. Parmi les autres thèmes centraux de cette Journée qui existe depuis trente-sept ans, les violences conjugales, les mariages forcés, le droit à l'éducation et la lutte contre les stéréotypes.
Caroline Goldschmid