Selon les derniers relevés du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), à la fin du mois d'avril 2013, 135'851 personnes étaient inscrites au chômage auprès des offices régionaux de placement (ORP). C'est 3'142 de moins que le mois précédent.
Avec un taux de chômage de 3,1% en avril 2013 (le taux se situait à 2,8% en avril 2012), en baisse par rapport à février et mars 2013, respectivement à 3,4 et 3,2%, le marché de l'emploi en Suisse jouit d'une insolente vitalité en comparaison européenne.
Un taux de chômage en Europe qui explose
Alors qu'en Suisse le taux de chômage est à nouveau en baisse à la fin du mois d'avril, la situation en Europe ne cesse de se péjorer avec un taux qui s'est établi selon l'Office européen des statistiques Eurostat à 12,1% à la fin du mois de mars 2013 dans la zone euro et à 10,9% dans l'Union européenne des vingt-sept (UE27).
Excepté l'Autriche (4,7%), l'Allemagne (5,4%) et le Luxembourg (5,7%), guère mieux que six pays (dont la Roumanie et le République tchèque) ont un taux de chômage qui ne dépasse pas les 8% (entre 6,4 et 7,8%). Plus alarmant encore. Sur un an, le taux de chômage a augmenté dans dix-neuf Etats membres alors qu'il a baissé seulement dans huit.
Avec un taux de respectivement 17,5, 26,7 et 27,2 %, le Portugal, l'Espagne et la Grèce terminent sans surprise en queue de peloton avec des chiffres inquiétants. Dans l'UE27, les jeunes sont les plus touchés par le chômage avec des taux qui peuvent atteindre des sommets vertigineux au Portugal (38,3%), en Italie (38,4%), en Espagne (55,9%) et en Grèce (59,1%). En Suisse, il se situe à 3,9 % pour les jeunes de 20 à 24 ans et 4,0% pour les jeunes de 25 à 29 ans.
L'essor du marché du travail suisse
La baisse du taux de chômage en Suisse est à rechercher notamment dans la solidité de son modèle économique et sa capacité à créer des places de travail. Les valeurs trimestrielles publiées par l'Adecco Swiss Job Market Index (ASJMI) montre que le marché de l'emploi en Suisse est marqué par une hausse dans l'ensemble des postes à pourvoir sur Internet ou dans la presse (+5% à 97,5 points).
Si l'essor du marché de l'emploi a progressé durant le premier trimestre dans toutes les régions de Suisse, c'est en premier lieu dans l'Espace Mittelland (+12%) et la Suisse orientale (+11%) que l'accroissement est le plus fort. Dans la région lémanique, la progression bien que plus faible n'est pas négligeable (+6%). Comme pour la région de Zurich et celle de la Suisse du Nord-Ouest, cette hausse est marquée par une forte augmentation des offres d'emploi dans le secteur des services sociaux.
Une embellie pour les métiers de la finance
Durant le premier trimestre 2013, une embellie significative dans les métiers de la finance reste le phénomène le plus marquant des valeurs publiées par ASJMI. Avec une progression de 22%, les banques, les assurances et les activités fiduciaires ont bénéficié de cet accroissement. Profitant de cette dynamique, le nombre d'offres d'emploi liées aux métiers de l'informatique a également progressé.
A noter que les besoins accrus en personnel dans l'hôtellerie-restauration expliquent la forte hausse dans les métiers des services personnels (+6%). Les reculs les plus important se comptent parmi le secteur bureau et administration (-3% et -18% par rapport à 2012), les professions management et organisation et les activités technique et informatique (à respectivement -16 et -14% par rapport à l'année dernière).
Travailleurs étrangers: aucune incidence sur le chômage en Suisse
Le déséquilibre entre le marché de l'emploi en Suisse en celui de l'Union européenne ne doit pas conduire cependant à des craintes irrationnelles face à l'afflux massif de travailleurs étrangers. Même si le marché de l'emploi en Suisse est un marché attractif qui poussent de plus en plus de travailleurs étrangers à venir tenter leur chance dans notre pays, une étude menée pour le compte de la Fédération des entreprises romandes à Genève a montré que l'embauche des travailleurs étrangers n'a pas une incidence déterminante sur le chômage en Suisse.
L'étude a montré que, malgré l'entrée en vigueur en 2002 des accords sur la libre circulation des personnes, le chômage d'origine suisse n'a toutefois pas augmenté entre 2004 et 2007, excepté un léger recul entre 2007 et 2009. Les chercheurs ont en conclu que l'évolution du taux de chômage répondait d'abord à une logique conjoncturelle.
DM
Marché du travail: le miracle suisse
Mercato del lavoro -
7 maggio 2013