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Le web 2.0 : allié ou ennemi des RH?

Mercato del lavoro -
11 ottobre 2010


Le web 2.0 : allié ou ennemi des RH?
Christoph Breitenmoser, de la société triaspect AG et Olivier Maillard, consultant en innovation chez Manoo jonglent avec l'allemand et le français aussi bien qu'avec les technologies du web 2.0 dont ils sont venus parler au HR Swiss Congress. Si l'on se réfère au titre de leur présentation - "L'influence de la technologie sur l'environnement de travail" - et à la tâche qu'ils s'étaient fixés -convaincre les professionnels des ressources humaines présents de l'utilité des produits web 2.0 pour leur entreprise-, leur bonne maîtrise du sujet était plus que bienvenue. Car devant l'importance du phénomène social Facebook et des autres réseaux tels que Twitter ou Xing, la tentation d'en interdire l'accès en milieu professionnel est souvent grande.
Christoph Breitenmoser lui-même avouait sa réticence face à l'essor de ces nouveaux moyens de communication, réticence mise à mal par un événement survenu dans sa vie privée et qu'il résumait, à peu de choses près, de la manière suivante : "Mon fils de 23 ans est arrivé un jour à la maison en déclarant qu'il avait faim mais ne savait pas quoi manger. Son réflexe a donc été d'aller sur Facebook et d'y créer un groupe "˜Dani a faim et ne sait pas ce qu'il doit manger.' Après une heure, il avait reçu un très grand nombre de suggestions de la part d'autres membres du réseau."
 "Si l'on additionne ses utilisateurs, Facebook est le 3e pays après la Chine et l'Inde", ajoutait le collaborateur de triaspect tout en précisant que ce service attire désormais toutes les catégories d'âge. "Le nombre de personnes de plus de 50 ans à y être inscrites a plus de doublé aux Etats-Unis."
Une nouvelle donne à maîtriser
Olivier Maillard prenait le relais en évoquant la nouvelle approche de la communication d'entreprise déclenchée par le web 2.0. "Avant, la communication se faisait uniquement par le biais d'annonces emploi, de publireportages ou du bouche à oreille. Il incombait donc à l'entreprise de parler d'elle-même. Avec le web 2.0, ce sont les gens qui parlent de vous."
La visibilité accrue promise par cette nouvelle technologie ne signifie toutefois pas pour un professionnel qu'il faille seulement se contenter d'y être. A ce titre, Olivier Maillard livrait un exemple intéressant : "Il y a trois semaines, l'Hebdo a annoncé qu'il lançait son application iPad. J'ai donc décidé d'aller voir ce qu'on en disait sur Internet et suis tombé sur le profil Twitter d'Alain Jeannet, rédacteur en chef du journal, qui n'avait qu'un suiveur - ndlr. Entendez par là un contact. Cependant, je lui ai envoyé un commentaire et il m'a répondu dans les trois minutes. Malgré son évidente bonne volonté, mon interlocuteur n'était pas connecté sur le flux de l'information", signalait-t-il.
Pour qu'un réseau soit exploité avantageusement, il est nécessaire de le faire vivre et de le développer en augmentant par exemple son nombre de contacts. Cette démarche est d'autant plus utile dans des communautés de professionnels en ligne, à l'image de Xing, lorsqu'il est question de recrutement.
Mobiliser du temps pour en gagner
En guise de test, Christoph Breitenmoser y a tapé "finance" pour tomber sur quatre de ses 105 contacts. Prises ensemble, ces quatre personnes renvoyaient vers 300 membres de Xing associées au mot clé. Dix d'entre eux étaient à la recherche d'un emploi. Même si aucun profil ne devait être retenu, cette sélection aura permis de trouver dix candidats potentiels en quelques clicks. Autre moyen à disposition : signifier à travers son statut que l'on recherche un nouveau collaborateur afin que les membres de son réseau relayent l'information.
Les deux intervenants ne cherchaient pas à le cacher, utiliser le web 2.0 dans le cadre de ses activités professionnelles demande du temps et de la volonté aux responsables RH. Pour avoir une présence efficace, il faut en effet choisir son réseau -car tous n'ont pas les mêmes caractéristiques- en fonction du ou des groupe(s) cible(s) visés, y créer son profil, gérer ses contacts, adapter son utilisation à ses objectifs, des efforts considérables certes, mais méritant d'être consentis selon Christoph Breitenmoser et Olivier Maillard.
Ludovic Pillonel (Article également visible dans le magazine Persorama du mois de septembre)
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