Rencontre avec Monsieur David Claivaz, Directeur des études de maturité suisse et du baccalauréat français, au sein de l'école Lémania de Lausanne.
Je voulais tout d'abord aborder le thème des différents postes à pourvoir au sein du groupe Lémania dont l'école fondatricefête cette année, ses 100 ans!
Il s'agit "pour les ¾ des postes de l'enseignement; le ¼ restant à de l'administration, du management ou des cadres. Les Relations Publiques étant assurées par une agence externe". Le groupe comprend différents secteurs, ce qui permet d'accueillir différents genres de places d'enseignement: "L'Athénaeum, la BSL - Business School Lausanne, l'ESM - Ecole de Management et de Communication, CEFCO et d'autres encore, sont de niveau universitaire, le secondaire I et II se concentrant sur les 12-18ans et les formations professionnelles relatives aux (futurs) professionnels."
On peut se demander pourquoi ces formations admettent, au minimum, deux types d'enseignants. Le premier concerne les intervenants devant assumer un enseignement de nature théorique (pour le niveau universitaire ou scolaire) et le deuxième, les praticiens pour le secteur des formations professionnelles (Commerce, langues, CFC).
La chance que les nouveaux postulants doivent saisir regarde, pour l'enseignement, la HEP. Cette dernière n'est pas requise pour les écoles privées. La haute école pédagogique forme "des personnes qui s'épanouiront dans l'enseignement public, mais pas forcément dans le privé; en effet, les attentes et les besoins ne sont pas les mêmes pour les deux systèmes." Pour Monsieur Claivaz, l'exigence des formations HEP par le système public est parfois une opportunité pour les candidats potentiels qui peuvent faire valoir de très bons profils ne voulant pas faire ce passage obligé pour enseigner dans le public.
Une autre problématique m'intéressait: celle des CFC
Avec la quantité de spécialisations, titres, équivalences, attestations qu'il existe sur le marché, une personne doit, aujourd'hui, pour se faire reconnaître, posséder un bout de papier confirmant ses capacités. Ce dernier ne reflète pas toujours la valeur de la personne, mais il devient incontournable. Que doit-on faire lorsque l'on est dans le métier depuis quelques années et que l'on souhaite changer de métier?
Le parcours classique consisterait à refaire un apprentissage complet dans le secteur choisi. Le Valais, précurseur en la matière, a opté pour une autre solution: le CFC par validation d'acquis. Cette nouveauté a vu le jour par la volonté de ne pas perdre une personne expérimentée qui souhaitait simplement rajouter une corde à son arc. Afin de comprendre un peu mieux ce système, j'ai posé la question à Monsieur Claivaz puisque l'école Lémania propose cette alternative dans le domaine du commerce. "Il s'agit de reconnaître les capacités, les connaissances et les aptitudes que la personne possède et cela en terme d'acquis. Pour ce faire il faut attester d'au minimum cinq ans d'expérience et choisir un métier relatif à la branche exercée. Le travailleur va suivre des cours afin de palier aux quelques requis manquants à sa nouvelle profession.
Comme lors de mon dernier entretien, je souhaitais savoir ce que représentait, aux yeux du directeur des études, un bon CV.
Pour Monsieur Claivaz, un bon CV doit logiquement accompagner une lettre de motivation. Cette dernière ne doit pas simplement être un passage obligé dans un dossier, mais bien une explication du motif pour lequel l'offre est écrite. Le fil rouge dans la lettre de motivation, son contenu et le curriculum doivent construire une cohérence. Une logique aussi claire que possible doit rassembler les diverses composantes du dossier afin que l'employeur puisse juger de l'adéquatoin à ses besoins. Attestations, preuves et autres annexes ne sont que volume inutile si elles n'apportent pas de complément au dossier.
Lorsque l'on regarde un CV, sous les diverses présentations possibles, quatre éléments doivent ressortir: les langues, la formation, l'expérience et les hobbys.
Langues: Le candidat devrait utiliser l'échelle européenne (A1,A2,B1,B2,C1,C2) pour exprimer ses capacités. Les justificatifs de séjours et autres diplômes deviennent, pour un premier contact, obsolètes.
Formation: Pour un Suisse, il n'est pas nécessaire de descendre plus bas que la maturité pour un universitaire et que le cycle d'orientation (ou collège selon les cantons) pour un apprenti. Pour un étranger, la mention de son parcours joue en sa faveur! En effet, cela montre sa capacité d'adaptation à un pays, des études ou un travail.
Expérience: Le postulant devrait se montrer plus créatif. Le but de la rubrique est de mettre en valeur son savoir. Il faudrait donc le scinder en deux parties distinctes:
"Une chronologie professionnelle, standard, où le parcours est expliqué succintement, puis une autre, plus détaillée, avec les expériences pertinentes relatives à l'annonce (cela peut être vrai pour tout un secteur, ndlr)".
Hobbys: Ils sont importants, surtout si ils sont en rapport direct avec le poste recherché.
Le dernier point s'axait autour de la problématique actuelle du certificat de travail.Ces derniers temps, dans plusieurs journaux, un doute avait été émis quand à l'utilité et à la pertinence des certificats de travail.
Ces derniers sont, en soi, une preuve, un compte-rendu d'un employeur envers son employé. Cependant, ils ne s'avèrent pas utiles si ils ne sont pas personnalisés. Même dans ce cas, il ne s'agira pas, aux yeux de Monsieur Claivaz, d'un facteur déterminant. L'employé doit lors de son départ, forcé ou non, veiller à la rédaction de son certificat. "les points négatifs (à part si ils peuvent s'avérer préjudiciables à une autre entreprise, ndlr) sont à omettre au profit d'une appréciation ciblée et positive sur les réalisations, les capacités et les points forts de l'employé."
Raphaël Sola