Selon un communiqué de Caritas, la Suisse vit dans un cocon au niveau économique ; le problème réside, paradoxalement, dans le monde du travail. En effet, notre système s'est scindé en deux vitesses : Les postes fixes qui se rarifient et le développement de plus en plus marqué des emplois précaires. Grégoire Praz, porte-parole de Caritas Suisse, voit néanmoins le côté positif: " la branche des emplois temporaires est devenue la première employeuse des jeunes qui sortent d'apprentissage et souvent, des personnes plus âgées qui ont perdu un emploi fixe".
Les structures des ménages, les formes familiales a modifié passablement le paysage des travailleurs " Les hommes sont un peu plus nombreux dans le groupe des working poor que les femmes, alors même que les femmes sont plus nombreuses (10°%) dans le groupe des pauvres que les hommes (7,2°%). Cette contradiction apparente s'explique de deux manières différentes. D'une part, il y a plus de femmes actives vivant en couple avec des hommes actifs que le contraire. D'autre part, les mères élevant seules leurs enfants sont plus souvent employées à temps partiel, ce qui les exclues de fait de la statistique des working poor. " Il existe un facteur important qui rentre en ligne de compte et qui peu expliquer, partiellement, ce changement : des couples s'efforcent de pratiquer l'égalité des sexes, dans ce cas les deux conjoints travaillent, alors que d'autres partagent de manière traditionnelle les tâches laissant la femme à la maison.
En Suisse romande, le phénomène du travail précaire n'est de loin pas épargné. Un couple ne possédant pas de postes fixes, mais seulement du temporaire, touche un revenu juste au-dessus du seuil de l'aide social qui pourrait leur être accordée.
Caritas va tout mettre en oeuvre pour dénoncer ce problème; le but maintenant est de créer une nouvelle issue. Jean-Noël Maillard, directeur de Caritas Jura et président de la Conférence des Caritas romandes, ainsi que Pierre-Alain Praz, directeur de Caritas Vaud, proposent d'expérimenter une nouvelle voie avec les entreprises sociales:Ces entreprises sont, comme le précise Monsieur Praz, " des entreprises où les logiques économiques et sociales se complètent plutôt qu'elles ne s'opposent. "
RS