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Rencontre avec un Suisse expatrié à New York

Interviews -
25 octobre 2007


Rencontre avec un Suisse expatrié à New York
 
Lionel Moret a 30 ans et il effectue un post-doctorat d'une année à l'Université de New York, une ville dans laquelle il a emmené sa femme et son fils. Nous sommes allées à sa rencontre afin qu'il nous explique les particularités qu'il y a à travailler aux Etats-Unis aux yeux d'un Suisse expatrié.

Peux-tu me décrire ton travail en quelques mots ?

Je fais de la recherche dans un département de mathématiques à l'Université de NYC. Mon laboratoire s'appelle Courant Institute et il s'occupe de mathématiques appliquées ; il s'agit en fait de physique. Quant à moi, j'étudie la physique des fluides.

Comment es-tu arrivé là ?

J'ai fait mon doctorat avec le professeur Jun Zhang à l'Université de Fribourg et j'ai eu l'occasion de rencontrer son frère, lui-même professeur à l'Université de NYC, lors de l'une de ses visites en Suisse. En discutant avec lui, il m'a expliqué qu'il s'intéressait au battement des ailes des oiseaux, ce qui m'a interpellé puisqu'il s'agit-là de l'un de mes domaines d'intérêt, d'autant plus que je pratique le parapente. Ce professeur m'a donc invité à venir travailler à ses côtés pendant une année à NYC, une proposition que j'ai acceptée après en avoir discuté avec ma femme Rachel.

As-tu passé un entretien ?

Il n'y a pas eu d'autre échange que la discussion avec mon professeur lors de son passage en Suisse. Tout est allé assez rapidement, comme c'est souvent le cas dans ce milieu. Il suffit de se trouver au bon moment et au bon endroit pour qu'une opportunité se présente, pour autant que votre profil corresponde à ce que l'on attend de vous.

As-tu un contrat suisse ou américain ?

J'ai contrat suisse avec le Fond National Suisse pour la Recherche qui m'a octroyé une bourse pour cette année.
Quelles seraient les principales différences si tu avais un contrat américain ?

-        Le montant : je sais que je suis davantage payé qu'un post-doctorant  américain

-        J'ai 4 semaines de vacances

-       Je n'ai pas de prestations sociales telles que celles dont bénéficient les chercheurs qui sont payés par l'Université de NYC. Concernant mon assurance maladie notamment, j'ai dû me prémunir personnellement.
 Peux-tu me citer trois avantages qu'il y a à travailler à NYC plutôt qu'en Suisse ?

-      La langue 

-      L'ouverture d'esprit

-    Le dynamisme américain qui voit les choses très positivement en général

Et trois inconvénients ?

-    A nouveau la langue : il y a une ambivalence à ce niveau-là. Il s'agit surtout d'une difficulté inhérente à ma femme car la barrière de la langue ne facilite pas les contacts sociaux pour elle.

-       L'éloignement d'avec sa famille et ses amis

-     Le fait que la nature soit si difficilement accessible dans une ville aussi grande que NYC. Cet inconvénient est donc surtout lié au fait que nous nous trouvons dans une grande ville, ce qui n'interviendrait pas si nous habitions dans la campagne américaine.

Y'a-t-il d'autres étrangers qui travaillent avec toi ?

La question serait plutôt de savoir s'il y a des américains qui travaillent avec moi. Mon professeur est chinois tout comme l'un de mes collègues, les deux autres sont respectivement français et américain.

Comment ta journée est-elle rythmée ?

Dans la recherche, il n'y a pas vraiment d'horaire, on estime que les personnes sont aptes à juger des heures auxquelles elles sont efficaces. En ce qui me concerne, je suis plutôt matinal. J'arrive en général vers 8h30, ce qui est tôt pour un chercheur ; je suis d'ailleurs le premier sur place. En bon européen, je vais manger à midi pour revenir une heure plus tard et finir ma journée vers 17h. J'ai donc gardé le rythme que j'avais en Suisse.

Dans quel climat travailles-tu?
Très détendu, comme c'est le cas dans la recherche en général. Les principales différences avec la Suisse consistent dans le fait que les gens considèrent que le travail est un lieu où l'on tisse des relations sociales et qui viennent travailler le week-end, ce que j'ai refusé de faire. D'autre part, ils ont des horaires très flexibles. Ils peuvent très bien arriver tôt le matin, disparaître une grande partie de la journée et revenir à minuit ou le dimanche.
Penses-tu que c'est quelque chose de propre aux USA ou est-ce dû au fait que tu travailles dans la recherche ?

Je penses que c'est plus répandu aux USA tout en sachant que la recherche se prête particulièrement bien à cette absence de structure. C'est d'ailleurs quelque chose que l'on retrouve dans ce milieu en Suisse.

Où penses-tu t'orienter après cette année ?

L'idée est de rentrer en Suisse et d'y trouver un travail. J'ai plusieurs possibilités, qu'il s'agisse des banques ou des assurances, mais également dans l'industrie. Je suis d'ailleurs déjà en train de chercher un poste.
Pourrais-tu envisager une carrière aux USA ?
Si j'étais célibataire, c'est possible. La question s'est posée car il est très facile de faire une carrière académique ici. C'est après en avoir discuté avec ma femme que j'ai écarté cette idée.
Où te verrais-tu si tu n'étais pas aux USA cette année ?
Mes projets auraient été les mêmes que ceux vers lesquels je m'oriente à mon retour en Suisse.
Dernière question, quelles sont les 5 minutes que tu préfères dans ta journée ?

Le soir lorsque je rentre et que je retrouve ma femme et mon fils.

 

 

 

                                                                                      C. G.

 

                                                       

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