Peux-tu me décrire ton travail en quelques mots ?
Je fais de la recherche dans un département de mathématiques à l'Université de NYC. Mon laboratoire s'appelle Courant Institute et il s'occupe de mathématiques appliquées ; il s'agit en fait de physique. Quant à moi, j'étudie la physique des fluides.
Comment es-tu arrivé là ?
J'ai fait mon doctorat avec le professeur Jun Zhang à l'Université de Fribourg et j'ai eu l'occasion de rencontrer son frère, lui-même professeur à l'Université de NYC, lors de l'une de ses visites en Suisse. En discutant avec lui, il m'a expliqué qu'il s'intéressait au battement des ailes des oiseaux, ce qui m'a interpellé puisqu'il s'agit-là de l'un de mes domaines d'intérêt, d'autant plus que je pratique le parapente. Ce professeur m'a donc invité à venir travailler à ses côtés pendant une année à NYC, une proposition que j'ai acceptée après en avoir discuté avec ma femme Rachel.
As-tu passé un entretien ?
Il n'y a pas eu d'autre échange que la discussion avec mon professeur lors de son passage en Suisse. Tout est allé assez rapidement, comme c'est souvent le cas dans ce milieu. Il suffit de se trouver au bon moment et au bon endroit pour qu'une opportunité se présente, pour autant que votre profil corresponde à ce que l'on attend de vous.
As-tu un contrat suisse ou américain ?
- Le montant : je sais que je suis davantage payé qu'un post-doctorant américain
- J'ai 4 semaines de vacances
- La langue
- L'ouverture d'esprit
- Le dynamisme américain qui voit les choses très positivement en général
Et trois inconvénients ?
- A nouveau la langue : il y a une ambivalence à ce niveau-là. Il s'agit surtout d'une difficulté inhérente à ma femme car la barrière de la langue ne facilite pas les contacts sociaux pour elle.
- L'éloignement d'avec sa famille et ses amis
- Le fait que la nature soit si difficilement accessible dans une ville aussi grande que NYC. Cet inconvénient est donc surtout lié au fait que nous nous trouvons dans une grande ville, ce qui n'interviendrait pas si nous habitions dans la campagne américaine.
Y'a-t-il d'autres étrangers qui travaillent avec toi ?
La question serait plutôt de savoir s'il y a des américains qui travaillent avec moi. Mon professeur est chinois tout comme l'un de mes collègues, les deux autres sont respectivement français et américain.
Comment ta journée est-elle rythmée ?
Dans la recherche, il n'y a pas vraiment d'horaire, on estime que les personnes sont aptes à juger des heures auxquelles elles sont efficaces. En ce qui me concerne, je suis plutôt matinal. J'arrive en général vers 8h30, ce qui est tôt pour un chercheur ; je suis d'ailleurs le premier sur place. En bon européen, je vais manger à midi pour revenir une heure plus tard et finir ma journée vers 17h. J'ai donc gardé le rythme que j'avais en Suisse.
Je penses que c'est plus répandu aux USA tout en sachant que la recherche se prête particulièrement bien à cette absence de structure. C'est d'ailleurs quelque chose que l'on retrouve dans ce milieu en Suisse.
Où penses-tu t'orienter après cette année ?
Le soir lorsque je rentre et que je retrouve ma femme et mon fils.
C. G.