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Les biotechnologies ont bien tenu le choc

Marché de l'emploi -
13 avril 2012


Les biotechnologies ont bien tenu le choc

Rendu public le 3 mars, le Swiss Biotech Report 2012 fait état de la bonne résistance de la branche en dépit du franc fort et de la conjoncture négative. Cette évolution favorable étonne d'autant plus que les biotechnologies sont tournées vers l'exportation.
Dans l'interview qui suit, le CEO de Swiss Biotech Domenico (Nic) Alexakis explique comment le bonnes nouvelles était possible et renseigne sur les caractéristiques et enjeux biotechnologiques pour la Suisse.

JobticMag : Comment expliquer la bonne résistance de l'industrie biotech en 2011 ?
Nic Alexakis : Le secteur est d'une manière générale assez stable. Les nombreuses idées, entreprises, produits et services génèrent une innovation constante. Quant aux universités, elles proposent des formations de qualité. D'une manière générale, l'organisation de la chaîne de valeur est bonne. Cependant, on peut toujours faire mieux. Par exemple, notre association met en place des plateformes destinées à susciter la collaboration des universités de sciences appliquées et des PME autour de différents sujets dans le but de créer de la valeur ajoutée.

JobticMag : 12 entreprises supplémentaires, 249 en tout en Suisse. Le marché des biotechnologies est-il saturé ou y a-t-il la place pour de nouvelles venues ?
Nic Alexakis : Il ne sera jamais saturé car les applications biotechnologiques sont nombreuses dans l'économie. La Suisse compte des gens talentueux et plein d'idées. Environ 90% de l'innovation se concentre dans l'industrie pharmaceutique. La chimie a un fort potentiel dans la conception de produits respectueux de l'environnement. Même si elle ne suscite pas l'intérêt des politiciens, l'agriculture propose des défis de taille liés à la productivité alimentaire et à la consommation d'eau.
Le moratoire - ndr. Le moratoire sur l'utilisation d'OGM dans l'environnement à des fins commerciales
- est négatif pour le développement des biotechnologies dans l'agriculture et aussi pour la domaine de la recherche en total. Mais selon moi, les avancées d'autres pays dans le domaine vont résoudre le problème car la Suisse devra réagir.

JobticMag : La branche des biotechnologies compte 19 200 collaborateurs. Quels sont les profils qu'elle englobe ? Y a-t-il une pénurie de personnel dans certains secteurs ?
Nic Alexakis : La diversité des profils est grande. Il y a des chercheurs, des fournisseurs de services, les proféssionels de  la production, des vendeurs, les collaborateurs de PME telles que Roche, Novartis ou Merck Serono, etc.
Le manque de personnel se fait sentir dans plusieurs professions, en particulier dans l'ingénierie. Les biotechnologies étant présentes dans environ 40 industries, la branche est peu visible. Son image dans les niveaux élevés de la formation est neutre et positive mais l'opinion publique est parfois influencée par les dangers et les accidents potentielles en lien avec l'industrie biotech.
La plateforme BioActors Job 
offre plusieurs prestations dont des événements visant à mettre en relation les demandeurs d'emploi et les employeurs de la branche.

JobticMag : Quelles sont les filières de formation permettant de décrocher un travail dans les biotechnologies ?
Nic Alexakis : Il y a d'abord la voie académique directe, notamment dans les domaines de la biologie, de la chimie, de l'environement, de l'économie, de la jurisprudence et du financement ; la voie des EPF (écoles polytechniques fédérales) et ETH (eidgenössische technische Hochschule) en ce qui concerne l'ingénierie ; l'apprentissage, qui conduit aux universités des sciences appliquées ou, par le biais de passerelles, aux EPF ou universités.

LP

Plus d'infos sur la branche sur le site : http://www.swissbiotech.org/home

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