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L'apprentissage de boucher-charcutier serait trop court

Gestion de carrière -
28 février 2012


L'apprentissage de boucher-charcutier serait trop court

L'association faîtière GastroSuisse a sacré Bernard Limat maître d'apprentissage de l'année 2011 dans la catégorie "Spécialiste en viande." Ce boucher de Prez-vers-Noréaz a su convaincre le jury par "son esprit de compétition" et le fait que que "non seulement il encourage les apprentis à atteindre des performances maximales, mais il suscite déjà leur inspiration pour créer leurs propres produits."
Il répond à trois questions liées à son expérience professionnelle. 
 
JobticMag : Combien d'apprentis avez-vous formé jusqu'à aujourd'hui ?
Bernard Limat : 15 apprenti(e)s.

JobticMag : Considérez-vous que le système de formation professionnelle répond aux exigences de votre profession ?
Bernard Limat :
En ce qui concerne la profession de boucher - charcutier, un grand pas en avant a été effectué afin de satisfaire au mieux le monde professionnel actuel tout en élargissant les connaissances qui doivent être acquises durant les trois années de formation. Cela n'engage que moi mais, au vu de ce que l'on demande aujourd'hui, la formation de boucher - charcutier devrait se répartir sur quatre ans (trois pour les connaissances de base et un pour se spécialiser, par exemple en tant que boucher de production (abattoirs et fabrication), boucher de transformation artisanale, boucher de transformation industrielle, boucher de commercialisation (vente) ou, pourquoi pas, dans le traiteur).

JobticMag : Sur la base de votre expérience, quelles sont les principales difficultés rencontrées par les jeunes durant leur apprentissage?
Bernard Limat : On a l'impression d'en demander toujours plus - tant d'un point de vue pratique que théorique - et la longueur de l'apprentissage est toujours la même qu' il y a 30 ans.
Par le passé, les jeunes participaient plus facilement à divers travaux dans leur famille avant de faire un apprentissage alors qu'aujourd'hui, beaucoup sortes des bancs d'école sans se rendre compte de ce qu'est la vie active. Il y a un grand saut à effectuer et c'est certainement une des raisons pour lesquelles les jeunes d'aujourd'hui délaissent les métiers dits manuels - dont font partie les métiers de la bouche -, qui ont du mal à recruter.
 
Propos recueillis par LP
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