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Coup de pub ou révolution de l'embauche ? De grandes entreprises françaises recrutent virtuellement

Marché de l'emploi -
13 août 2007


Coup de pub ou révolution de l'embauche ? De grandes entreprises françaises recrutent virtuellement
 
Coup de pub ou révolution de l'embauche ? De grandes entreprises françaises recrutent virtuellement sur Second Life et tous les médias en parlent.
Voici le néo-job meeting


L'événement médiatique a été lancé en France en juin dernier. Il s'agissait d'un salon de recrutement virtuel sur Second Life. Il fallait s'inscrire sur (www.neojobmeeting.com), y laisser son CV et se laisser prendre au jeu.

Alors, on a créé un avatar sur SL (second life) et on s'est intéressé aux noms des sociétés à la pointe de la technologie même si en fin de compte - n'étant ni engineer in hydroelectric generators and turbines - ni Architectes SOA spécialiste - ni Consultant spécialisé en Business Intelligence, cet événement ne nous était pas directement destiné. Notre CV ne se changeant effectivement pas magiquement en passant la barrière de ce monde virtuel. Même si, dans ce monde-là, nous arrivons à voler et nous savons à peu près manier nos démarches chaloupées d'avatars Barbie/Ken.

Il ne s'agissait donc pas d'un jeu.

Ce fut surtout un immense relais médiatique mettant en avant l'agence de recrutement TPMNEO et les sociétés Areva, Unilog, Capgemini, Alstom et L'Oréal suivies ensuite par BNP Paribas et Accenture ; une opération marketing visible dès le 31 mai dans les médias  (TF1, Libération, Metro, Les Echos, Les Inrockuptibles, Le Nouvel Observateur, Le Monde, ...) puis relatée ensuite par les blogs avec critiques, photos, expériences et conseils des candidats ayant passé des entretiens.

Alors, après les Etats-Unis qui ont lancé la machine médiatique le 15 mai avec les sociétés Ebay/Paypal, HP, Microsoft, Sodexho, T-Mobil et Verizon et les français qui continuent l'aventure, à quand notre tour en Suisse ?

Les détracteurs dénoncent le coup de pub masqué pour aller s'inscrire sur SL, s'amuser et ensuite dépenser des Linden $. Ils remettent en question cette fausse démocratisation de l'emploi en argumentant que les mêmes sélections se reproduisent en mode virtuel (le CV bien coté au niveau des écoles restant la référence). Et ils regrettent que l'identité soit sublimée, le véritable échange laborieux et les dialogues perturbés par la lenteur des serveurs et la maladresse de ces nouveaux utilisateurs.

Les enthousiastes y voient eux une nouvelle façon de recruter des collaborateurs à la pointe des techniques informatiques, les prémisses du monde de l'emploi de demain et l'ouverture sociale en rendant l'embauche juste et équitable car "anonyme". Ils voient les progrès de cette nouvelle communication qui fait un bond en avant après l'e-mail, le chat et les forums déjà fortement utilisés. Et, ils ajoutent que c'est le moyen rêvé de toucher les jeunes qui ne lisent plus les petites annonces.

Les pragmatiques disent quant à eux que le prix en valait la chandelle car cette campagne de recrutement n'était pas chère (25'000 euros pour l'inscription + un relais gratuit dans les médias) alors que les cyniques soulignent que seulement 40'000 personnes sont véritablement connectées sur SL (public cible digne d'une télévision locale il est vrai) sur les 7,5 millions d'inscrits.

Du côté des ressources humaines, peut-on véritablement parler d'embauche puisqu'il s'agit d'un pré-recrutement ? D'autres méthodes existent depuis longtemps pour amadouer des profils types (salons, stands universitaires, événements marketing de toutes sortes, ...). Et même si les rapports humains sont différents et permettent l'échange sous un nouvel angle, il ne s'agit pour le moment que d'une première prise de contact plutôt que d'un véritable outil des ressources humaines.


MR

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