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L'influence d'internet

Marché de l'emploi -
17 mai 2011


L'influence d'internet
Le 1er février 2011, dans le cadre de la Place des affaires à Genève, Palexpo, Rezonance a organisé un First sur le thème de la gouvernance d'internet. Animée par Xavier Comtesse, auteur de l'essai "Soft Institutions", la conférence a dessiné les perspectives d'évolution des systèmes de gouvernance existants sous l'influence des "natifs Internet" qui influencent par leurs usages, leur comportement et leur nombre.
La gouvernance d'Internet change le monde... et votre entreprise avec !
Après s'être présenté, M. Xavier Comtesse a d'abord décrit ce qui l'a intrigué et amené à se pencher sur la question, s'est proposé d'évoquer quelques exemples pour conclure par un moment de dialogue avec le public. 
Xavier Comtesse travaille à définir le rôle que Genève joue dans le monde, à travers les institutions internationales qui produisent des normes et des labels. Il a identifié que Genève génère des "soft laws", des lois non votées par le Parlement, qui impliquent l'ensemble des citoyens et entreprises. Citons par exemple : les normes ISO 9000 de contrôle de qualité ou ISO 26000 de responsabilité sociétale, le processus de Bologne (universités). Ces "soft" sont des leviers très puissants. En 1864, le Parlement a voté le code télégraphique, mais pourtant personne n'a à ce jour voté le code internet. Quelle est donc l'organisation pour internet ? Qui fait ces "soft laws" ? Qui fait la loi d'internet ? Qui gouverne dans ce monde ?
En 2020, la moitié des habitants de la Terre sera née avec l'internet. Ces "digitals natives" pensent internet, ils réfléchissent, parlent, agissent de manière implicite avec ces régulations et principes internet comme la gratuité de l'information, le libre accès à la connaissance, la propriété partagée, la collaboration volontaire et gratuite, la création de communautés ouvertes.
L'exercice qui suit consiste à rendre explicites quelques-uns de ces principes. Dans le web, il y a le code de pensée de la Gouvernance de demain. En regardant les principes fondateurs du web, nous mettrons en exergue le système de liberté reproduit à partir de ceux-ci. Tout système de degré de liberté, donc principe web, peut offrir la liberté de créer de nouveaux produits.
Quelques exemples :
1961 End-to-End ou la neutralité du Net
Les deux extrémités de la chaine ont le pouvoir, le pouvoir des intermédiaires est supprimé.
1963 Hypertext, Ted Nelson
L'hypertexte est la base de la philosophie du web : tout est relié à tout. Le changement est dans le fait que tout est relié à quelque chose : ce qui compte est le lien et non plus le stock.
1973 TCP/IP, Vinton Cerf
Sept couches protocolaires vont mettre en place le code technique d'internet. Ils inventent la base du fonctionnement des communications et le transport des communications.
1969 RFC (Request for comments), Steve Grocker
Création du code de la loi sur internet. Tout devient codifié, l'ADN de l'internet est créé.
On se situe à cette époque dans une nébuleuse sans médias. Le contexte offre une liberté de pensée où le consensus est toujours rejoint par l'efficacité : ce qui est appliqué par le plus grand nombre fait office de loi.
1992 URL (Uniform Resource Locator)
Une URL permet d'adresser une photo, un document, un contenu en lui donnant une adresse dans l'univers internet. Ce principe est à la base de tout.
Nous, utilisateurs, nous ne nous occupons non de l'adresse mais du contenu. L'individu ne sait pas à quel endroit est le document physiquement car peu importe, le moteur de recherche est là.
1994 le Woodstock du web, Tim Berners-Lee
Conférence au CERN, les 25-27 mai 1994. Le web public sort, internet devient le web : une couche/page unique, globale, facile d'usage, qui autorise tout se qui existait avant.
2001 Creative commons, Larry Lessy (Copy me / remix me)
L'internet originel, c'est l'esprit de gratuité et c'est resté chez les utilisateurs. Dès lors, que mettre en place pour ouvrir, assouplir de manière cohérente la propriété intellectuelle ? Dans le copié, le degré de liberté est dans le fait de protéger une partie des éléments.
Cela change l'esprit, la conception du contenu et donc le monde car les jeunes pensent comme cela. Cela va changer les entreprises qui sont basées sur le transactionnel. On rentre dans le transformationnel, un contrat où certaines choses sont protégées mais pas le tout.
2004 Mash-up (AJAX)
Le Mash-up est le fait de rajouter de l'information sur des données créées par d'autres.
L'open-data, ou la tendance à l'ouverture des données. Globalement, on retrouve ici la notion d'accountability, qui consiste à rendre des comptes, à être transparent.
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Que devient l'humain dans tout cela ?
Chaque degré de liberté est un accident potentiel, chaque degré de liberté n'implique pas un accident. Tout est fait par des humains, il y a plus d'humains derrière internet que devant internet. Internet est humain.
Comment savoir ce qui est souhaitable ou pas s'il n'existe pas de système de gouvernance ?
Il y a une gouvernance, de manière nouvelle, par les "soft laws". C'est ni centralisé, ni divisé. La division des pouvoirs est présente, mais il existe un espace nébuleuse qui garantit un pouvoir distribué.
Quel lien entre les créateurs de "soft laws", les utilisateurs finaux (dans le web 3.0) et les fournisseurs de contenu ? Nous sommes dans un système multi "stakeholders".
Quelle gouvernance ?
Nous sommes en phase de transition. Tout se passe avec l'esprit anglais (construction d'internet) alors que la majorité des utilisateurs sont chinois. Nous entrons dans un monde polycentrique.
Le CERN :
La création d'internet vient du fait que les chercheurs du CERN n'arrivaient pas à travailler une solution seuls, ils avaient besoin de se connecter aux autres pour trouver une solution ensemble.
Rédaction JobticMag
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