Par le biais des accords de Bologne et du processus de Copenhague, l'Union européenne -avec la Suisse comme partie prenante- entend promouvoir la formation professionnelle et accroître la comparabilité, la perméabilité et la transparence des qualifications et des diplômes.
Le processus de Copenhague est chapeauté par le Cadre européen des certifications (CEC), un instrument visant, par le biais de ses huit niveaux de référence, à échelonner la formation générale, professionnelle et supérieure d'après des critères communs (connaissances, aptitudes et compétences requises).
Les qualifications acquises par les apprenants lors de leurs cursus respectifs sont le moyen utilisé pour situer la valeur de leurs acquis en comparaison avec les autres nations signataires.
Un objectif difficile à atteindre en raison des différentes conceptions du système éducatif en vigueur au sein des états membres. "Certains pays ne connaissent que les diplômes type master ou bachelor", déclare Laura Antonelli, responsable de la collaboration européenne auprès de l'OFFT (Office fédéral de la formation et de la technologie).
Dans cette optique, l'objectif de réaliser un cadre de qualifications national compatible avec le CEC peut constituer un véritable challenge pour la Suisse : "Notre Cadre national de certification (NQF) doit refléter le système dual de la formation. Dans le domaine de la formation professionnelle, les diplômes sont le reflet de compétences acquises aussi par le biais du travail pratique. Peu de pays disposent de la même configuration et le risque que la valeur de notre système ne soit pas forcément comprise existe", explique Laura Antonelli.
"L'OFFT se concentre sur le développement d'un cadre de qualifications national. Nous préparons un avant-projet et allons réaliser des tests cette année avec une masse importante de diplômes pour voir si ça fonctionne", indique la chargée de la collaboration européenne.
Concrètement, la tâche de l'OFFT consistera à vérifier comment les formations choisies peuvent être placées dans la grille visant à les classer. Cette dernière consistera probablement en huit niveaux de mots-clés, à l'image du Cadre européen.
Un travail de longue haleine si l'on sait qu'environ 600 diplômes de formation professionnelle composent l'offre suisse en la matière.
Une fois cette phase de tests passée, des contacts et des échanges avec les organisations du monde du travail et les responsables de la formation devront être planifiés pour mener à bien le développement du cadre. Il conviendra également de réserver du temps à l'élaboration d'une base légale.
Le but final de la démarche ? Promouvoir la formation professionnelle helvétique à l'étranger et faciliter la mobilité dans l'Europe.
Pour faciliter la compréhension de la spécificité des diplômes et du système suisse, l'OFFT veut en outre créer des descriptifs des différents diplômes proposés. La mise en place d'un cadre national de certification est clairement la priorité de l'Office, qui envisage de façon plus nuancée d'autres instruments, tels les crédits ECVET.
Par analogie aux crédits ECTS propres aux accords de Bologne et appliqués au domaine de des hautes écoles et universités, ce "système européen de transfert de crédits pour l'enseignement et la formation professionnels" est l'un des instruments du processus de Copenhague. Sur un document publié sur son site Internet, l'OFFT estime que les crédits ECVET posent problème dans le sens où certains pays signataires privilégient l'aspect théorique au sein de leur structure éducative, alors que d'autres, tels que la Suisse, favorisent la pratique. Cette particularité de notre pays rendrait difficile la conversion de l'expérience accumulée sur le terrain en crédits.
LP
Article également publié dans le guide de la formation
Le processus de Copenhague
Formation -
25 avril 2011