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Les marchés de Noël : une alternative pour les jardineries

Marché de l'emploi -
30 novembre 2010


Les marchés de Noël : une alternative pour les jardineries
Basée à Martigny, la jardinerie - pépinières Constantin est une société familiale existant depuis une vingtaine d'années. Pour passer le cap de la période hivernale sans avoir à fermer, elle met en place un marché lié aux articles de Noël, comme l'explique la responsable Michele Constantin. "Nous bouclons les secteurs jardinage et plantes durant l'hiver. Afin d'assurer la continuité, le marché de Noël ouvre ses portes de fin octobre au 24 décembre. Nous y proposant entre autres des boules de Noël, sapins, arrangements et luminaires." Le tout agrémenté de personnages à barbe blanche, d'où le nom de "village des Pères Noël."
"Il y a 20 ans en arrière, les jardins étaient fermés mais maintenant tous mettent en place leur marché de Noël", commente Michele Constantin.
La collaboratrice de la Jardinerie de Saint-Triphon corrobore cette affirmation, indiquant que sa société se mue en vendeuse de sapins, branches de sapin, houx, couronnes de l'Avent, pères Noël, bonshommes de neige et autres luminaires durant l'hiver. Elle ajoute que les fournisseurs attribuent chaque année une couleur différente au dernier article cité. "Ils sont passés de verts il y a deux ans à violets en 2009 pour virer sur le blanc, argent aujourd'hui."
Pour Pierre-Alain Messeiler, de la Jardinerie La Ciboulette à Orny, la donne est différente. "Cela fait plusieurs fois que je me pose la question, mais un marché de Noël ne se fait pas comme ça. Pour parvenir à dynamiser la période hivernal, il faut savoir ce qu'on fait. Le succès n'est pas garanti, il faut mettre sa gamme au point et je préfère pour l'instant ne pas me lancer car je ne suis pas sûr d'avoir les connaissances nécessaires", admet-il, lui qui ferme son établissement trois mois chaque année.
Pour les plus grosses sociétés comme le Garden Centre Schilliger de Plan-les-Ouates, de telles hésitations n'ont pas lieu d'être. "Nous ne proposons jamais les mêmes choses lors de la période du marché de Noël. Tout dépend de la tendance, une question dont s'occupe notre directeur artistique", déclare Ludovic Corbino, responsable du magasin. Cette année, on observe par exemple un retour aux valeurs traditionnelles, avec les effigies de chalets ou de montagnes et l'utilisation de feutrine et lainages. Un virage plutôt radical si l'on sait que 2009 était estampillé moderne, avec l'emploi de couleurs telles que le rose et la domination du textile. Ludovic Corbino précise que les fêtes de fin d'année représentent une période primordiale, la deuxième en importance après le printemps. Et reconnaît que, malgré l'intensité de l'activité, le Garden Centre occupe moins de collaborateurs durant l'hiver.
Le cas de la dernière jardinerie, initialement basée à Aubonne, Rolle et Morges, est spécifique puisqu'il soulève une autre problématique: la difficulté qu'ont les petites structures à rivaliser avec les grandes surfaces. Au bout du fil, M. Meylan, 85 ans, relate la voix teintée d'émotion, la fin d'une ère. L'histoire d'un "vieux grand-père" ayant construit un établissement et commencé à exploiter il y a de cela 50 ans un commerce aujourd'hui voué à disparaître. "Il y a une telle concurrence que ça ne marche plus. Nous avons déjà remis il y a quelques temps notre magasin de Morges. Mon fils a trouvé du travail et on espère fermer et vendre le terrain." Face à cette déclaration, le fait que Meylan Fleurs ne possède pas de marché de Noël mais ait pris part dernièrement au bazar d'Aubonne relève de l'anecdote.
LP
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