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Le stylo à bille

Marché de l'emploi -
14 juillet 2010


Le stylo à bille
S'il est bien un objet dont l'existence facilite la nôtre, c'est le stylo à bille. Imaginez un peu une vie de bureau sans cet outil magnifique : taches d'encre un peu partout, temps de séchage obligatoire pour toute prise de note, le retour des buvards, et j'en passe. Ecrire serait infiniment moins facile, et l'on a un peu trop tendance à l'oublier. Il est donc temps de rendre hommage à ce discret héros des temps modernes : le stylo-bille.
La légende veut que Galilée soit le premier à avoir conçut une forme de stylo-bille, au XVIIème siècle, bien que ce soit difficile à prouver. Plus proche de nous, et plus certainement, John Loud déposa, le 30 octobre 1888, un brevet pour un outil d'écriture muni d'une petite bille rotative en acier. Son but était de pouvoir écrire sur du cuir, ce que les plumes de l'époque ne pouvaient pas faire. L'invention de John Loud était en effet dans la mesure d'écrire sur du cuir, mais bien trop rude pour un usage sur du papier traditionnel. L'invention ne révolutionna donc pas l'écriture. Pas encore.
De 1904 à 1946, tout le monde veut perfectionner les moyens d'écriture, et trouver une alternative à la plume. Slavoljub Eduard Penkala invente une plume à encre solide en 1907, un allemand du nom de Baum dépose un brevet pour stylo-bille en 1910, et en 1916, encore un brevet pour stylo-bille fut déposé par un certain Van Vechten Riesburg. Malheureusement, ces inventions ne fonctionnent pas : la bille, trop serrée, ne permet pas à l'encre de sortir du stylo ; l'encre colle à la bille plus qu'au papier ; la distribution de l'encre sur le papier n'est jamais égale ; la bille, pas assez serrée, laisse l'encre couler à flots.
De nombreux inventeurs tentèrent de régler ces problèmes, sans succès.
Jusqu'à ce que Lászlo Bíró soit suffisamment frustré par sa plume qu'il décida d'inventer un meilleur outil d'écriture. Le déclic consista à utiliser de l'encre dont le temps de séchage est très minime, le genre que Bíró connaissait bien puisqu'il était rédacteur en chef d'un journal, et l'imprimerie lui était familière. Avec l'aide de son frère chimiste, Bíró créa une nouvelle encre, plus visqueuse ; tous deux travaillèrent sur un design de stylo (bien que l'usage de ce terme soit anachronique) qui fonctionnerait avec cette encre. Tout comme John Loud en son temps, ils en vinrent à la bille de métal, et le brevet fut déposé le 15 juin 1938. A ce jour, les britanniques appellent "biro" ce type de stylo.
Le principe de la bille rotative est la clé de cette révolution. Le concept est simple : la bille tourne quand on bouge le stylo sur le papier, l'encre, forcée par la gravité, se dépose sur la bille et est ensuite appliquée sur le papier. (Et en effet, si vous écrivez à l'envers - pointe du stylo en haut - l'encre finit par ne plus se déposer sur le papier, j'ai essayé.) Seul l'encre déposée sur le papier est au contact de l'air, qui la fait sécher ; c'est important car le temps de séchage de l'encre est la raison pour laquelle on n'a jamais pu utiliser une encre à séchage rapide avec une plume traditionnelle : elle aurait complètement bouché ladite plume. Une encre à séchage rapide exige un minimum de temps entre le contact avec l'air et l'application sur le papier. Le stylo à bille remplit ces conditions : l'exposition à l'air est réduite au minimum. Grâce à cela, tous les avantages de l'encre à séchage rapide sont à portée de tout un chacun. Pensez-y la prochaine fois que vous utiliserez un stylo-bille !
NM
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