Une étude française vient de dévoiler les conséquences
néfastes d'un job nocturne. Cancers, diabète, surpoids sont quelques-uns des
risques encourus par les travailleurs.
L’Agence
nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du
travail (Anses) a fait paraître tout
récemment un rapport qui met en lumière les dangers auxquels s’exposent les
salariés qui exercent leur activité entre 21h et 6h. Les horaires de travail
nocturnes dérèglent le rythme biologique et impactent la qualité et la durée du
sommeil. Les conditions diurnes peu propices au repos (luminosité, températures
plus élevées, bruit) ne permettent souvent pas de reprendre un rythme normal. C’est
ainsi que des troubles divers peuvent apparaître.
Augmentation des
risques de cancer
En effet, le manque de sommeil fait grimper le stress et affecte le système
immunitaire. Ces conditions vont favoriser le développement de différents
troubles : hypertension, obésité, troubles lipidiques ou cognitifs. Selon le rapport
français, des pathologies plus sévères pourraient aussi être en lien avec le
travail de nuit, telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, la dépression ou
encore les affections psychiques.
Les risques de cancer sont aussi augmentés et ce, pour plusieurs raisons. La
modification du rythme biologique affecte la division cellulaire, ce qui permet
aux cellules cancéreuses de se développer plus facilement. L’utilisation d’un
éclairage artificiel, plus important la nuit, réduit la production de
mélatonine, hormone anti-cancérigène.
Un Suisse sur cinq
travaille la nuit
Pour limiter les dégâts, l'Anses préconise de mieux encadrer le travail de nuit
et de le limiter au strict minimum. Pourtant, l’activité professionnelle
nocturne se développe dans toute l’Europe. Dans notre pays, 23% des salariés exercent
régulièrement leur job entre 23h et 6h, horaires considérés comme du travail de
nuit selon le droit suisse.
L’étude de l’Anses a été menée par une vingtaine d'experts (médecins, spécialistes
en épidémiologie, sciences humaines et sociales) qui ont analysé l'ensemble des
données scientifiques récentes sur le sujet.
Christelle Genier