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Ces entreprises où les employés choisissent leur chef

Marché de l'emploi -
16 décembre 2015


Ces entreprises où les employés choisissent leur chef

Parmi les nouveaux modèles de management qui fleurissent dans le monde, un concept retient particulièrement l’attention: permettre aux salariés de désigner celui qui va les diriger.

Elire son supérieur, l’idée fait sûrement rêver plus d’un travailleur. Pourtant, la démocratie appliquée au monde de l’entreprise existe bel et bien. La firme américaine W. L. Gore & Associates, créatrice du tissu Gore-Tex, la pratique depuis des années.

Des collègues électeurs

Chez W. L. Gore & Associates, on ne devient pas manager, mais «sponsor», une façon de dire que le chef n’est pas là pour donner des ordres, mais pour accompagner l’employé dans son travail. Pour accéder à ce poste, les personnes intéressées doivent trouver le soutien d’«électeurs», qui ne sont autres que leurs collègues. En effet, ce sont ces derniers qui désignent le sponsor. Mais l’équipe peut aussi spontanément élire quelqu’un qui ne s’est pas présenté. La personne a alors le droit d’accepter ou de refuser le poste.

Le concept lancé par W. L. Gore & Associates a depuis fait des émules. Les employés du Guardian ont par exemple voté pour désigner leur nouveau rédacteur en chef. Le journal le Monde a fait de même, mais un pré-tri des candidatures avait déjà été effectué par les représentants des actionnaires et la société des rédacteurs, avant que les journalistes puissent désigner leur supérieur.

Manager pendant un trimestre

Dans la startup SumAll, les employés ont aussi la possibilité d’élire la personne qui va les diriger. La différence, c’est qu’une nouvelle élection a lieu chaque trimestre. Ainsi, de nombreux employés ont la chance de tester le rôle de manager, ne serait-ce que pour quelques mois. Si la personne choisie ne convient pas, les répercussions sur l’entreprise sont moindres, puisque le poste est temporaire. Le chef qui n’est pas réélu au terme du trimestre redevient alors un simple employé.

Cette méthode semble porter ses fruits, car selon le patron de SumAll, les employés ayant passé par le rôle temporaire de manager sont plus compréhensifs vis-à-vis des chefs. Cette promotion a aussi permis à certains de montrer des compétences ignorées jusqu’alors.

D’autres vont plus loin. Dans la chaîne de supermarchés Whole Foods Market, ce sont les employés qui choisissent si leurs collègues peuvent rester ou pas. Les nouvelles recrues ont 90 jours pour faire leurs preuves. Après ce délai, les salariés doivent décider de leur avenir dans l’entreprise. Heureusement, la grande majorité des nouveaux-venus conservent leur place.


Christelle Genier




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