Comme beaucoup de pays, le Canada est touché par la pénurie de médecins. Afin de pouvoir se soigner, les habitants qui ne trouvent pas de généralistes ont la possibilité de faire appel aux super-infirmières.
Au Canada, une nouvelle profession se répand de plus en plus, celle d’infirmière praticienne spécialisée. Ces «super-infirmières», comme on les surnomme, peuvent remplacer les médecins dans bien des cas. En effet, elles ont le droit d’effectuer des tâches jusqu’alors réservées aux seuls docteurs, comme poser un diagnostic, prescrire des médicaments ou des analyses, soigner toutes les maladies courantes, telles que grippes, otites ou sinusites, mais aussi effectuer des chirurgies mineures.
En gros, là où l’accès à un vrai médecin est difficile, elles permettent aux habitants de pouvoir bénéficier de soins de qualité, du moins pour tous les petits bobos et les maladies faciles à traiter. Mais elles sont aussi capables de diagnostiquer des affections plus graves comme les cancers, et orienter alors leurs patients vers un médecin.
Dans la province de l’Ontario, ces infirmières d’un nouveau genre sont particulièrement prisées. On en recense près de 2500 et il existe même une vingtaine de cliniques entièrement dirigées par des infirmières praticiennes spécialisées. Mais ces super-soignantes sont-elles à même d’offrir des soins d’aussi bonne qualité que les «vrais» docteurs? Il semble bien que ce soit le cas. Selon une enquête publiée dans le British Medical Journal, les patients traités par ce type d’infirmières se disent plus satisfaits et en aussi bonne santé que ceux suivis par des praticiens traditionnels. En outre, ils apprécient d’avoir un interlocuteur qui leur consacre davantage de temps.
Si ces soignantes sont efficaces, c’est parce qu’elles ont bénéficié d’une solide formation. Pour pouvoir prétendre au titre d’IPS (infirmière praticienne spécialisée), elles doivent obtenir un bachelor, puis un master universitaire en sciences infirmières et un diplôme d'études supérieures spécialisées en sciences médicales. Mais comme pour des études de médecine traditionnelles, le niveau est élevé et le taux d’échec relativement important.
Christelle Genier