Malgré le franc fort, le domaine de l’horlogerie se porte toujours bien. Les exportations, qui avaient baissé en mai, sont reparties à la hausse au mois de juin. L’intérêt pour les mouvements Swiss Made ne se dément pas, puisqu’en quatre ans, ce ne sont pas moins de 10'000 emplois qui ont été créés, portant à 60'000 le nombre de personnes en Suisse travaillant dans ce secteur, un chiffre record depuis les années 70.
La bonne santé économique de ce secteur attire les jeunes, puisque depuis 2004, le nombre d’apprentissages dans les métiers de l’horlogerie a augmenté de 75% et la formation duale de 150%. Et aujourd’hui, les CFC et AFP proposés répondent plus que jamais aux besoins du marché. En effet, la réforme des métiers de l’horlogerie et de la microtechnique s’est achevée cette année. Entreprise il y a dix ans, elle visait à réajuster les formations afin qu’elles soient plus conformes aux besoins de l’industrie.
La Convention patronale de l’industrie horlogère suisse propose maintenant 7 métiers comportant 13 filières. La profession d’horloger se divise selon 3 options: AFP d’opérateur en horlogerie en 2 ans, CFC d’horloger en production en 3 ans et CFC d’horloger en 4 ans. Les apprentissages de dessinateur en construction microtechnique, de micromécanicien, de polisseur et de termineur en habillage horloger ont aussi été remis au goût du jour. Le métier de régleur est désormais reconnu au niveau fédéral, avec une filière spécialisée intégrée à la formation d’opérateur en horlogerie.
Mais l’enseignement supérieur s’intéresse aussi à ce secteur très porteur. Ainsi, la Haute Ecole d’art et de design (HEAD) de Genève va ouvrir en septembre une chaire en design horloger, proposant un bachelor et un master, qui allieront design, marketing et culture horlogère. Toujours dans la cité de Calvin, une antenne de l’Institut supérieur du luxe de Paris va ouvrir en octobre. La formation va être adaptée au marché suisse, donc beaucoup plus axée sur le domaine horloger. Elle formera aux métiers de chef de produit, attaché commercial ou responsable de ligne de produits spécialisés dans l’horlogerie, des profils rares que les recruteurs recherchent.
Christelle Genier
