Le processus de recrutement classique est souvent très formel et codé. Depuis l’envoi du dossier de candidature jusqu’aux différents entretiens avec le responsable RH, le postulant doit suivre des règles bien précises et de plus en plus lourdes s’il veut sortir vainqueur de ce véritable parcours du combattant. Pourtant, malgré toutes ces démarches, la personne choisie ne convient pas toujours pour le job.
Pourquoi donc ne pas revenir à un processus d’embauche plus simple, qui laisserait davantage de place à l’aspect humain? C’est ce que certaines entreprises commencent à faire, en particulier en France. La société Plug&Work mise sur ce créneau en organisant des afterworks sans CV où candidats et recruteurs de grands groupes tels qu’Axa, la Caisse d’Epargne ou Carrefour se rencontrent en toute simplicité et discutent autour d’un verre. Une façon pour les employeurs d’apprécier la personnalité et les soft skills d’un candidat, mais aussi de pouvoir rencontrer de nombreux postulants en peu de temps et ainsi réduire considérablement la durée du processus de recrutement.
Le concept fonctionne de la manière suivante: des événements sont lancés sur le site de Plug&Work, selon des domaines d’activité précis (IT, assurances, etc). Les candidats s’inscrivent en envoyant leur CV et sont alors sélectionnés pour participer aux afterworks. Le lendemain de la soirée, le responsable RH trouve dans sa boîte mail les CV des candidats avec lesquels il a échangé la veille.
D’autres vont plus loin, comme Sport2Job de Talentéo, qui aide à insérer les candidats en situation de handicap. La société a organisé une compétition de karting, mais aussi un atelier cuisine Cook & Job, où plusieurs équipes mélangeant recruteurs et postulants s’affrontaient. Mais l’objectif était bien sûr de permettre à ceux qui cherchaient un emploi et à ceux qui en proposaient de pouvoir échanger en toute décontraction, loin du cadre professionnel. Le concept a plutôt bien marché, puisque plusieurs candidats ont été recrutés à l’issu de ces événements.
Ces techniques de recrutement informelles sont encore marginales mais pourraient bien se développer et, qui sait, arriver en Suisse prochainement.
Christelle Genier