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L’industrie suisse souffre du manque de personnel

Marché de l'emploi -
1 juillet 2015


L’industrie suisse souffre du manque de personnel

S’il est un secteur où les employés ne risquent pas le chômage, c’est bien l’industrie. La situation est même tout autre, ce sont les employeurs qui peinent à recruter.

Le problème ne date pas d’hier. Déjà en 2009, Swissmem, l'organisation faîtière de l'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM), avait lancé une initiative pour encourager les nouveaux talents à se lancer dans le domaine technique. Malgré des résultats encourageants, le manque de personnel demeure l’inquiétude n° 1 de l’industrie, comme l’explique Hans Hess, président de Swissmem, dans une interview parue ce dimanche dans «Schweiz am Sonntag».

Les chiffres qu’il cite sont très parlants. D’ici à 2020, quelques 100’000 personnes travaillant dans l’industrie vont partir à la retraite, et elles ne pourront pas toutes être remplacées, faute de personnel qualifié suffisant pour prendre leur place. Selon Hans Hess, il faudrait 5000 nouveaux collaborateurs par an pour combler ces départs. Mais on est loin du compte et au final, il manquera environ 75'000 employés.

Les métiers d’informaticien, d’ingénieur, de machiniste, d’ajusteur et de technicien sont particulièrement touchés. Pour pallier ce manque, les entreprises font tout leur possible pour rendre les professions techniques attrayantes auprès des jeunes, qui sont encore trop peu nombreux à s’orienter dans ces domaines. Siemens, par exemple, mise à fond sur le marketing pour faire connaître ses formations. L’entreprise allemande opte aussi pour l’«atelier d’apprentissage», un apprentissage nouvelle génération où les élèves sont traités comme des entrepreneurs, responsables des projets sur lesquels ils travaillent.

Pourtant, la relève fait toujours défaut. La solution de Hans Hess pour que l’industrie s’en sorte? Demander aux retraités de continuer à travailler à temps partiel. Un autre moyen, c’est de recourir encore plus largement au personnel étranger et frontalier pour combler le manque d’employés suisses.

 
 

 

Christelle Genier

 
 
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