Avant de recruter, l’employeur teste de multiples moyens pour découvrir si un candidat serait adéquat pour le poste à repourvoir. Entre les tests psychologiques, les tests pratiques ou les questions de mises en situation, tous les moyens sont bons pour trouver la perle rare. En effet, quand on sait qu’une erreur de recrutement coûte de 50 000 à 100 000 euros (selon une étude française réalisée par le cabinet Mozart Consulting, en partenariat avec Inventage, spécialiste en conseil en performance économique), on peut comprendre qu’un recruteur souhaite limiter les risques !
Certains utilisent la technique du jeu vidéo pour s’assurer des compétences d’un candidat. Aux Etats-Unis, la start-up d’édition de logiciels Automattic a trouvé une autre méthode pour trouver l’employé parfait. Après un traditionnel entretien d’embauche, le postulant passe un essai grandeur nature. C’est-à-dire qu’il est invité à travailler pour la société pendant 3 à 8 semaines, à raison de 10 à 20 heures par semaine, pour un tarif de 25 dollars de l’heure. Il peut effectuer ses heures de travail comme bon lui semble, la journée, le soir ou le weekend.
Ici, le candidat se retrouve dans une situation concrète, il travaille sur de vrais projets, avec de véritables clients, et avec ceux qui seront peut-être ses futurs collègues. Cette méthode permet d’évaluer de manière tangible si la personne est à même d’accomplir le job demandé. Un réel avantage pour le recruteur !
Mais cet essai est également pertinent pour le postulant. Il peut ainsi se rendre réellement compte si l’emploi et l’entreprise lui conviennent. C’est particulièrement utile pour les personnes déjà en poste, qui, en temps normal, peuvent hésiter à lâcher leur emploi pour un autre, qui ne serait peut-être pas si intéressant qu’elles l’auraient imaginé.
Automattic indique que 40% des personnes testées sont finalement recrutées. Sur les 101 personnes engagées en 2013, seules 2 ne sont pas restées dans l’entreprise. Ce qui correspond à un taux d’échec de recrutement de 1.98%, alors que pour la majorité des entreprises, en France en tous cas, le taux se monte à 13, 3 % de CDI non confirmés après les 3 mois d’essai.
Ce modèle de recrutement n’existe pas encore en Suisse, ni même en Europe, mais il a l’avantage de proposer une alternative intéressante aux classiques tests d’embauche, mais qui demande beaucoup de temps et d’investissement de la part du candidat.
Christelle Genier