Les RH seront-ils bientôt obsolètes ? C’est ce que l’on peut se demander en analysant une étude de la Harvard Business Review. En effet, celle-ci dévoile que dans le processus de recrutement, les algorithmes sont plus efficaces que les recruteurs pour sélectionner les profils les mieux adaptés.
Ainsi, les chances de trouver « le » bon candidat augmentent de 25% lorsque c’est un algorithme qui décide. Les personnes retenues suivant ce système sont aussi plus performantes une fois engagées au sein de l’entreprise. Elles sont également plus nombreuses à décrocher une promotion par la suite, et sont plus douées pour apprendre que celles recrutées par un homme ou une femme.
Et pour cause ! Pour trouver la personne idéale, l’ordinateur ne se base que sur des données tangibles, issues du CV et de l’expérience professionnelle des postulants. Alors que l’humain serait influencé par des détails subjectifs ou par les belles phrases de certains candidats. Ainsi, la start-up américaine Evolv, spécialisée dans le recrutement à l’aide d’algorithmes, indique que grâce à sa méthode, elle permet à ses clients d’engager des personnes plus productives. L’une des firmes qui a fait appel à ses services a même pu diviser la durée de ses entretiens d’embauche par quatre.
Chez IBM, on va encore plus loin. Avec son « Système U », la firme peut définir le caractère d’un postulant en se basant sur son comportement et ses activités sur les réseaux sociaux. Le recruteur peut ainsi mieux cerner la personne qu’il reçoit en entretien et voir si son caractère est en adéquation avec le poste proposé. Avant de postuler pour l’entreprise américaine, mieux vaut donc faire attention à ce que l’on ajoute sur Twitter ou Facebook !
Si à l’heure actuelle les machines ne dirigent pas encore le monde des RH, le recrutement à l’aide d’algorithme a fait une belle percée. Et le candidat dans tout cela ? Justement, à l’heure actuelle, moins d’un Suisse sur deux se dit satisfait du processus d’embauche, selon un sondage de Kelly Services. Si les griefs portent surtout sur le peu de communication de la part des RH, la question se pose tout de même concernant l’efficacité du processus de recrutement actuel.
Christelle Genier
