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Quelles raisons guident les jeunes vers le CFC d'employé de commerce ?

Formation -
3 septembre 2014


Quelles raisons guident les jeunes vers le CFC d'employé de commerce ?

S'il est une formation qui remporte toujours autant de succès, c'est bien l'apprentissage d'employé de commerce. Les jeunes qui, au terme de l'école obligatoire, optent pour un CFC, ont le choix parmi plus de 200 professions. Mais c'est la filière commerciale qui les séduit en nombre.

Lors de la dernière enquête réalisée par l'Office cantonal d'orientation scolaire et professionnelle en 2010, le CFC d'employé de commerce arrivait en tête des apprentissages choisis par les jeunes, avec 16% d'adolescents débutant cette formation. Suivaient les formations de gestionnaire de commerce de détail, d'assistant socio-éducatif, d'informaticien, d'électricien, de mécanicien ou de coiffeur. Mais toutes avec des chiffres très largement inférieurs à ceux de l'apprentissage d'employé de commerce. Quant aux quelques 200 autres professions accessibles par la voie de l'apprentissage, elles restaient plus confidentielles. Aujourd'hui, la situation est sensiblement la même.

Mais alors qu'est ce qui rend le CFC d'employé de commerce si attractif? Formation idéale ou choix par défaut, comment expliquer qu'il écrase à ce point la concurrence? Mme Isabel Taher-Sellés, directrice de l'Office cantonal d'orientation scolaire et professionnelle, l'explique par la flexibilité qu'offre cette formation. "De par les différentes voies possibles, elle répond à divers profils et niveaux de compétences des jeunes, que ce soit dans les langues étrangères, l'informatique ou la comptabilité". En effet, avec la voie de base, la voie élargie ou encore la maturité professionnelle commerciale, les jeunes trouvent toujours une option qui leur convient. Et ils sont motivés par cette formation, puisque cette année, le taux de réussite aux examens finaux est de 75.5% en formation de base et de 83% en formation élargie.

A la sortie de l'école obligatoire, pas facile pour les jeunes de faire un choix de carrière. A l'aise avec les tâches administratives et friands de contacts avec la clientèle, certains savent depuis longtemps que le métier d'employé de commerce est fait pour eux. D'autres se dirigent dans cette branche après moult réflexions et hésitations. " Lorsqu'un jeune a des intérêts de type administratif, il se tourne souvent vers le CFC d'employé de commerce, car c'est une formation qui offre de bons débouchés. C'est aussi un choix qui peut être fait par des jeunes qui se destinent à l'apprentissage, mais qui ne sont pas intéressés par des professions techniques ou artisanales" précise Isabel Taher-Sellés.

Le choix de cette formation ne prouveraient-ils pas que les jeunes manquent d'idées au moment de se décider pour un métier? Ou sont-ils mal informés des possibilités qui s'offrent à eux? Au contraire! L'Office cantonal d'orientation scolaire et professionnelle multiplie les actions pour faire connaître aux jeunes tous les métiers qui existent sur le marché. Tournées des conseillers en orientation dans les écoles, mise à disposition de documentations, DVD et autres supports destinés à présenter des professions plus inhabituelles, tout est mis en œuvrepour aider les jeunes à trouver la carrière de leurs rêves. Le salon des métiers et de la formation, ainsi que les journées "Osez tous les métiers" (où les enfants accompagnent leurs parents sur leur lieu de travail) complètent cette offre importante.

Néanmoins, au moment de choisir une formation, les jeunes se montrent peu aventureux. Certes, le poids des stéréotypes est toujours présent. "Certaines jeunes filles se projettent dans l'image idéalisée de la secrétaire", explique Isabel Taher-Sellés. Les formations manuelles, bénéficiant quant à elles d'une image moins attrayante, souffrent d'un certain désamour de la part des jeunes, mais aussi de leurs parents.

Mais si le CFC d'employé de commerce reste n° 1 en Suisse, c'est aussi et surtout grâce à ses avantages indéniables. En effet, les jeunes qui se destinent à cette formation ne rencontrent pas trop de difficultés pour trouver une place d'apprentissage. Et une fois le précieux sésame en poche, les débouchés sont nombreux. Les formations complémentaires le sont tout autant, et touchent des domaines pour le moins variés comme la finance, le marketing, les ressources humaines ou la comptabilité, pour n'en citer que quelques-uns. Les détenteurs d'une maturité professionnelle commerciale ont quant à eux accès aux Hautes écoles spécialisées et à la passerelle "Dubs" pour entrer à l'Université. Ces nombreuses possibilités d'évolution de carrière ont de quoi séduire, à une époque où les réorientations professionnelles sont courantes et où la flexibilité est prisée par les recruteurs.


Christelle Genier



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