L'année prochaine (avant fin mai 2009) le peuple suisse devra se prononcer sur un Arrêté fédéral portant sur l' " approbation de la reconduction de l'accord entre la Suisse et la Communauté européenne et ses Etats membres sur la libre circulation des personnes ", ainsi que l' " approbation et mise en oeuvre du protocole visant à étendre l'accord sur la libre circulation à la Bulgarie et à la Roumanie ". Il s'agit là d'une votation délicate puisque les arguments de chaque parti se défendent, avec, cependant, un léger avantage pour la droite patronale. L'expiration du délai référendaire est fixé au 2 octobre. Le thème central de cette votation populaire sur le site de la Confédération, il est clairement stipulé qu'un rejet par le peuple mettrait par ailleurs en péril les six autres accords bilatéraux en raison de la "clause guillotine". " Si l'un d'entre eux (ndlr : les accords bilatéraux) est dénoncé ou s'il n'est pas prolongé, tous les accords cessent automatiquement d'être applicables six mois après la réception de la notification. La non reconduction de l'ALCP par la Suisse ébranlerait tout l'édifice ".
Les associations économiques du pays (l'Union Suisse des Arts et Métiers, l'Union Patronale Suisse ainsi que Economiesuisse) montent au front pour défendre et promouvoir la libre circulation des personnes et l'extension de cette dernière à la Roumanie et à la Bulgarie; Selon Gérold Buehler, Président d'économiesuisse, cela ne fera que stimuler la croissance, l'emploi et la prospérité de l'économie suisse. Celle-ci est intimement liée aux (bonnes) relations qu'entretien notre pays avec Bruxelles. Il ne faut pas oublier que plus de 190000 emplois, ces trois dernières années, ont été crées grâce à la libre circulation. En ce qui concerne la plus grande crainte des opposants, à savoir l'arrivée massive d'immigrants, elle s'avère infondée puisque sous contrôle. De plus, il est illusoire de croire que notre potentiel suffit à combler tous les besoins; la Suisse a besoin de travailleurs européens qualifiés, ce qui s'avère être également une chance pour les PME qui ont ainsi accès à plus de 5mio de demandeurs d'emploi supplémentaire. Pour la grande majorité des associations, refuser cette opportunité reviendrait à perdre l'accès privilégié de la Suisse au marché européen. Monsieur Bühler ajoute également que les accords bilatéraux obtenus sur mesure par la Suisse constituent une "histoire à succès" car ils rentracent la place économique helvétique. La croissance de ces dernières années leurs doivent beaucoup.
En tant qu'opposant, La Léga a annoncé qu'elle lancerait un référendum sur la question afin de ne pas faire plus de concession à l'arrivée massive d'étrangers. L'UDC s'est penchée, quand à elle, le 5 juillet sur la question et a décidé, selon les ajournements présents sur leur site, de " rejetter fermement le "paquet" de la libre circulation des personnes, projet trompeur et antidémocratique, mais refuse de lancer un faux-semblant de référendum. " Pour appliquer ce nouvel arrêté, il faudra tout d'abord convaincre certains partis politiques, acte pas gagné d'avance, puis le peuple via un référendum. Affaire à suivre...
RS