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Dopage au travail: pas encore de quoi s'inquiéter en Suisse

Arbeitsmarkt -
6 Dezember 2011


Dopage au travail: pas encore de quoi s'inquiéter en Suisse
Le congrès national "Dopage au quotidien - effet (secondaire) d'une société axée sur la compétitivité" a eu lieu le 8 novembre à Berne. Directeur médical du centre GAIN d'ARUD Zurich -  association pour la réduction des risques en matière d'usage de drogues -, Lars Stark y a donné une conférence intitulée "Consommation de substances et de médicaments au quotidien en vue d'augmenter les performances psychiques : Mythe, chance ou problème ?" Mais qu'en est-il plus concrètement dans le monde du travail ? Interview.

Est-ce que, selon vous, la consommation de substances dopantes est répandue dans le milieu professionnel ? 
    

L.S. :
Certaines personnes y ont recours pour améliorer leur performance au travail. Des problèmes d'ordre social de dépendance peuvent surgir chez quelques-unes d'entre elles. En Suisse, leur proportion n'est malgré tout à mon sens pas susceptible d'en faire une problématique de santé publique.
Il y a cependant peu de données qui montrent concrètement que les médicaments sont utilisés de manière soutenue. En comparaison avec les USA, ces données sont nettement inférieures au pourcentage de gens souffrant d'un syndrome de déficit d'attention ou d'hyperactivité. Il se pourrait donc qu'un certain nombre de personnes se "soignent personnellement" avec des médicaments stimulants, des amphétamines ou de la cocaïne. 
Quels sont les profils des gens qui viennent vous voir ?
L.S. :
Des personnes ayant un problème avec la consommation de stimulants psychiques (ritalin, amphétamines, cocaïne) parce qu'ils veulent améliorer leur performance au travail viennent suivre un traitement chez nous. Les problèmes liés à la consommation de methylphenidat (ritalin) constituent néanmoins clairement une exception. Beaucoup développent, parallèlement à ces ennuis, une comorbidité psychique ou corporelle -ndr. C'est-à-dire un second diagnostic associé à une maladie psychique ou corporelle -. Le pourcentage est néanmoins faible et il n'y a aucun signe indiquant que le phénomène ait pris de l'ampleur. La plus grande partie des gens ayant une consommation problématique de ces substances y ont recours durant leur temps libre (fête, clubs, sorties), à savoir après le travail et pendant le week-end.
Certaines branches ou professions sont-elles particulièrement touchées par cette problématique ?
L.S. :
Les personnes souffrant de ce type d'addiction viennent de toutes les couches sociales et professions. Beaucoup sont contractées de façon indépendante. Les métiers stressants, changements de postes et le secteur de l'hôtellerie et de la restauration sont souvent concernés. Nous n'identifions cependant aucun modèle de "profession à problèmes."
Quelles sont les substances dangereuses que vous répertoriez ?
L.S. :
Les substances que nous qualifions de dangereuses sont les bien connues cocaïne, amphétamines et méthamphétamines.
Propos traduits de l'allemand par LP
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