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Les PME ne pensent pas assez à leur protection

Arbeitsmarkt -
7 September 2010


Les PME ne pensent pas assez à leur protection
L'Institut Fédéral de la Propriété Intellectuelle (IPI) met plusieurs outils et prestations à la disposition des PME -"l'épine dorsale de l'économie suisse" (lire ici)- visant à les sensibiliser sur la nécessité de se protéger contre les abus et les contrefacteurs. Car si leur potentiel créatif n'est plus à prouver, de gros progrès restent à faire dans la préservation de celui-ci. Felix Addor, le responsable de projet et directeur suppléant de l'IPI, nous en dit plus.
JobticMag : Felix Addor, pourquoi est-ce que l'initiative spéciale de l'IPI intitulée "Imaginer. Réaliser. Protéger." a-t-elle été lancée ?
Felix Addor : Les PME suisses investissent plus de 3 milliards de francs par an dans la recherche et le développement et apportent continuellement des produits et des prestations sur le marché. Ce n'est pas pour rien si la Suisse est à la pointe en matière de capacité d'innovation. Comme l'ont montré les études
, tout juste un tiers des PME suisses possède un plan de gestion de ses innovations qui prenne suffisamment en compte la protection de la propriété intellectuelle. Cette situation nous a poussé à agir. Car qui ne s'informe pas de façon adéquate court le danger d'être victime d'imitateurs ou de violer par sa création des inventions déjà titulaires d'une patente ou des marques de tiers enregistrées. Ceci menace les projets d'investissement et peu mener jusqu'au retrait d'un produit du marché.
JobticMag : Pouvez-vous nous décrire la fonction que vous avez eue dans le cadre de l'action "Imaginer. Réaliser. Protéger." et quelles ont été les étapes de sa mise en oeuvre ?
Felix Addor : En tant que responsable de projet, j'ai initié celui-ci au sein de l'IPI, l'ai lancé et en ai assumé la direction stratégique.
Sa réalisation a été prise en charge par une équipe de projet de l'IPI (plus d'informations ici).
Ce projet comportait trois phases :
1) Une phase d'étude : La situation a tout d'abord été sondée a travers trois études commandées par nos soins. Il s'agissait de déterminer :
-Quelles offres de soutien existent en Suisse en matière de protection de la propriété intellectuelle?
-Comment les PME s'y prennent au sujet de la propriété intellectuelle ?
-Si elles la protègent et si elles la protègent de façon adéquate ?
2) Une phase d'évaluation : En nous basant sur les résultats des études, nous avons évalué les différentes possibilités de sensibiliser les PME présentes en Suisse sur la nécessité d'avoir un rapport plus consciencieux avec leurs prestations créatives et innovatrices.  
3) Une phase de mise en oeuvre : Après la finalisation des évaluations, nous avons décidé d'un catalogue de mesures et l'avons réalisé. Nous avons spécialement souligné quatre mesures dans le communiqué de presse:
- le nouveau portail Internet pour les PME (pme.ipi.ch) fournit à toute heure des informations essentielles en matière de propriété intellectuelle
-  le réseau de conseil en propriété intellectuelle qui a été constitué par l'IPI et trois associations de conseils en brevets et qui propose une consultation gratuite de 45 minutes aux PME
- de nouveaux documents d'information relatifs à différents sujets de la propriété intellectuelle
-  l'offre de formation élargie de l'IPI qui propose désormais aussi des modules spécifiques pour les PME (niveaux débutants et avancés)
Notre catalogue des mesures 
contient cependant de nouvelles offres supplémentaires et comprend notamment l'optimisation des offres existantes.
JobticMag : Depuis quand vos nouvelles mesures sont-elles en vigueur ?
Felix Addor : Les nouvelles offres optimisées et les moyens d'information sont à disposition des PME depuis le 23 août dernier. Ceci concerne surtout le nouveau portail PME, le réseau de conseil en PI, les nouveaux imprimés tels que la brochure "Imaginer. Réaliser. Protéger", les trois nouveaux flyers, les recherches assistées des brevets qui sont maintenant mieux intégrées dans le processus d'innovation, une vidéo concernant le dépôt des marques, des témoignages d'entrepreneurs (aussi disponibles sur pme.ipi.ch), ainsi que la notice sur le danger naissant de la confusion entre deux marques.
JobticMag : Quelle a été la réaction des PME face à ces nouvelles mesures ?
Felix Addor : Le Centre de contact de l'IPI a enregistré le jour même de la conférence de presse une augmentation significative du nombre d'appels. Il est cependant trop tôt pour évaluer le point de vue des PME face aux nouvelles mesures. Les représentants de la branche et les acteurs du monde économique invités dans notre institut pour une séance d'information le jour de la conférence de presse, nous ont donné un feedback positif.
De plus, toutes les mesures que nous avons prises ont été discutées et évaluées par un groupe d'accompagnement duquel faisaient partie des représentants des PME (Reality-Check).
JobticMag : D'une manière générale, constatez-vous un début de prise de conscience de la part des PME ou reste-t-il beaucoup de travail à faire ?
Felix Addor : Le 23 août était le "Kick-Off." Il s'agit maintenant de faire connaître auprès des PME les mesures mises en oeuvre ainsi que les services déjà en place, à l'image du service de renseignements du Centre de contact (031 377 77 77). Dans cette optique nous comptons beaucoup sur les "multiplicateurs", à savoir les intermédiaires, tels que les associations de PME de Suisse, les dirigeants du milieu économique, les centres de formation, les représentants du domaine Technologie-Transfert et aussi les médias.
Le "Kick-Off." n'est que le commencement. Nous avons encore beaucoup de travail devant nous, afin que le projet et nos mesures aient un effet durable. Finalement, les PME doivent aussi prendre elles-mêmes les choses en main et se mettre à utiliser nos nouvelles offres. Car, comme dit le proverbe, on ne peut pas forcer à boire un âne n'ayant pas soif.
Propos traduits de l'allemand
Ludovic Pillonel
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