Un audit de la police jurassienne réalisé le mois dernier par TC Team Consult a évalué favorablement le service public tout en mettant en évidence l'existence de quelques problèmes. L'occasion pour JobticMag d'évoquer l'évolution du métier de policier en compagnie d'Henri-Joseph Theubet, commandant de la police cantonale de la République et canton du Jura.
Plus la même considération
"L'évolution de la société touche tous les services et la difficulté réside dans la capacité à s'adapter aux changements. Face à cette situation, il y a ceux qui disent : "˜On ne va pas y arriver' et les autres, qui l'envisagent comme un merveilleux défi", explique Henri-Joseph Theubet, de son propre aveu membre de la deuxième catégorie : "On me reproche parfois d'être trop positif et de vouloir anticiper les choses", admet-il.
Selon lui, l'une des principales modifications concernant le métier de policier a trait à la perception de la fonction même de la profession. "Il faut être réaliste, le policier ne jouit plus de la considération qui était la sienne jadis. Aujourd'hui, il incarne une personne susceptible de sanctionner et rentre à la maison dans l'anonymat. Sur le terrain, l'uniforme ne suffit plus, il faut avoir des compétences accrues et savoir faire preuve de force de conviction", reconnaît Henri-Joseph Theubet.
Plus difficile que prévu
Tous ces paramètres ne sont pas forcément pris en compte par les aspirants de police, particulièrement nombreux cette année. "Nous n'avons jamais eu autant de candidats. Tout le monde voudrait être flic", déclare le commandant de la police jurassienne, avant d'évoquer le processus de sélection relativement complexe auquel ils font face. "Un test de connaissances générales et élémentaires assorti d'un test psychotechnique et d'épreuves sportives doivent être passés pour pouvoir accéder à la formation de l'Ecole de police, qui dure une année. Malgré cette sélection, certaines personnes capitulent en cours de route, ce qui constitue une perte sèche en termes de compétences", commente Henri-Joseph Theubet.
Un audit bénéfique
"TC Team Consult a exercé un regard neutre sur la police cantonale. Même si nous ne sommes pas dans une situation d'incendie, des projets et des réflexions sont actuellement en cours. Différents éléments sont susceptibles d'être changés rapidement." L'établissement par exemple, conformément aux conseils de l'auditeur, d'un Conseil cantonal de prévention et de sécurité, toutefois différée pour la raison suivante : "Etant donné que nous arrivons en fin de période de législature, cela n'aurait pas eu de sens de mettre en place le Conseil de sécurité en novembre pour qu'il officie jusqu'en décembre. Il est bien sûr préférable d'attendre le printemps 2011", explique le commandant de la police cantonale. Egalement requis par TC Team Consult, l'engagement d'un ou d'une responsable RH est par ailleurs à l'étude.
LP
Lire le résumé de l'audit, avec un lien vers le rapport
La police doit évoluer avec son temps
Karriere-Management -
18 August 2010