Face à une concurrence toujours plus accrue, certains candidats n'hésitent pas à inclure dans leur CV des compétences, voire des diplômes qu'ils ne possèdent pas. Vigilants, les recruteurs font désormais appel à des start-up spécialisées pour débusquer les menteurs.
Le chiffre a de quoi impressionner : 75% des candidats mentiraient sur leur CV. Certains transforment leur stage de trois mois en un magnifique poste à responsabilité, d'autres exagèrent leurs compétences en langues. Les plus téméraires n’hésitent pas à s'arroger des diplômes qu'ils ont lamentablement ratés. Avec le chômage, tous les moyens sont bons, même les plus malhonnêtes, pour décrocher un poste.
Vérificateurs online
Seulement voilà, les recruteurs se méfient et essaient de vérifier les dires des candidats. Pour les aider dans leurs démarches, un nouveau type d’entreprise a vu le jour récemment: les vérificateurs de CV. Le plus souvent, ce sont des start-up. Le phénomène est répandu outre-Atlantique, mais débarque tout juste en Europe, où les recruteurs ont tendance à faire davantage confiance.
En France et aux USA, différents spécialistes en vérification de CV existent tels que Checkster, Cvérifié ou Everycheck. Les entreprises envoient curriculum vitea, lettre de motivation, diplôme ou autres à la start-up, qui va passer au crible ces différents documents en se livrant à une véritable enquête. Ces experts ès contrôle de CV vont appeler les Universités ou les anciens employeurs pour s’assurer que les diplômes et les expériences professionnelles mentionnés ne sont pas bidon. Certaines écoles mettent même leur base de diplômes à disposition de ces start-up, qui peuvent alors proposer aux recruteurs des outils de vérification, directement en ligne. Cependant, tout ne peut pas être révélé, notamment ce qui a trait au domaine privé.
Des entreprises en plein boom
Ces toutes nouvelles start-up ont un bel avenir devant elles, puisque les demandes de vérification de CV s’intensifient. D’ailleurs, la majorité de ces entreprises prévoient une augmentation très importante de leur chiffre d'affaire ces prochaines années. EveryCheck travaille même sur un algorithme capable de déterminer les probabilités de mensonges dans un CV.
Dans tous les cas, le recruteur qui souhaite faire vérifier des documents par l’une de ces start-up doit en informer le candidat. Celui-ci a le droit de refuser, mais il donnerait alors l’impression d’avoir quelque chose à cacher, ce qui ne risque pas de jouer en sa faveur.
En Suisse, les entreprises de vérification de CV ne sont pas encore vraiment implantées. Cependant, si vous pensiez mentir sur votre CV, réfléchissez-y à deux fois, car rappelez-vous que, de toutes façons, tout finit toujours par se savoir!
Christelle Genier