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Holacratie : quand l’entreprise supprime les chefs

Gestion de carrière -
27 mai 2015


Holacratie : quand l’entreprise supprime les chefs

Vous ne supportez plus votre chef ? Vous rêvez de vous en débarrasser ? Eh bien, ce rêve, certains l’ont déjà réalisé et cela s’appelle l’holacratie ! Il s’agit d’un système où l’entreprise est gérée différemment, sans l’aide des managers.

Ce type de fonctionnement a été inventé en 2001 par l’Américain Brian Robertson, fondateur de l’entreprise de logiciels Ternary Software. L’holacratie, si elle supprime la hiérarchie classique, est pourtant régie par certaines règles. Il y a bien des décisions qui se prennent, mais l’autorité n’est plus dans les mains d’un seul chef, elle est partagée entre plusieurs personnes. Chaque travailleur est donc un responsable à part entière, dans son ou ses domaines de compétences. Il évolue au sein d’un cercle, une sorte d’équipe agissant de manière autonome. Des réunions sont organisées afin que les employés de chaque cercle puissent exprimer leurs opinions pour faire évoluer l’entreprise ou régler les problèmes. Chacun apporte ses idées de manière totalement libre, puisque tout le monde est sur le même pied d’égalité.

Plusieurs centaines d’entreprises dans le monde se sont lancées dans l’aventure « holacratie ». Une partie de Castorama a essayé ce fonctionnement à titre expérimental pendant quelques mois. Une équipe du Technology Office du District de Columbia aux Etats-Unis fonctionne selon ce modèle depuis 5 ans. Mais l’exemple phare de ce nouveau mouvement, c’est Zappos, une firme californienne de vente de vêtements en ligne. Fin avril, son PDG a démis de leurs fonctions tous les cadres dirigeants pour instaurer le système de l’holacratie. Chaque salarié se fait appeler un « membre de la famille Zappos », et la vie de bureau dans l’entreprise de 1'500 personnes garde un côté très familial : cadeaux d’anniversaire pour les employés, possibilité de décorer son bureau selon sa fantaisie, etc.

Mais l’holacratie ne convainc pas tout le monde. Lorsque Zappos a décidé de passer à ce système, 210 personnes, soit 14% des employés ont préféré donner leur démission plutôt que de travailler sans chefs. A l’heure actuelle, ce type de fonctionnement reste marginal et se fait surtout dans des petites entreprises. Reste à savoir s’il est applicable pour toutes les structures et si les patrons suisses sont prêts à l’adopter.

 

Christelle Genier

 
 
 
 
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